Raid in France 2012, The Dream...
Parcours inoubliable, scénario incroyable. On va encore user de superlatifs pour décrire l'aventure qu'on vient de vivre sur nos terres du sud est. Malgré tout je pense que les mots seront difficiles à trouver pour décrire l'intensité vécue lors de ces 133h de course sur ce championnat du monde des raids aventure 2012.
Engagé, technique, varié, beau, surprenant, envoutant, éreintant, voici les mots qui me viennent au moment de caractériser le parcours tracé par les passionnés du RIF. Merci à vous tous, organisateurs, bénévoles de nous avoir permis de réaliser ce formidable voyage. Combien de temps passé avant à préparer cela? Quelle énergie dépensée pendant ces 10 jours? Et combien d'heures encore subies après le départ des coureurs pour ranger, dresser le bilan...? Nous coureurs ne mesurons pas toujours la chance d'avoir des gens comme vous pour nous proposer de telles sucreries... C'est inestimable!
4ème des championnats du monde, au vu du plateau, c'était du domaine du rêve. On l'a fait et on est très fiers. Avec un peu plus de réussite, on aurait même pu espérer mieux... Malgré tout, comme à l'arrivée, quand on évoque cette place, nos pensées vont vers le team Quechua. Cette place à 3h de l'arrivée, ils la tenaient et ils l'avaient bien méritée. C'est une immense injustice qu'ils aient été contraints à l'abandon, eux de si beaux coureurs qui ont montré sur ce raid de solides ressources mentales et un état d'esprit irréprochable.
Voici pour vous le résumé de 133h de course minute par minute ou presque...:
Jour 0: Après 2 jours de préparation non stop où nous trouvons le temps d'éteindre un incendie dans une maison à coté de la notre (bien aidés par Piou notre sapeur super assistant pompier). Nous voici au départ du prologue dans les rues de l'Argentière. Une course d'orientation ordre libre. Le départ est donné et très vite on se rend compte que l'organisation n'a pas prévu plusieurs boitiers aux postes. Imaginez 20 équipes qui souhaitent pointer en même temps. C'est la foire d'empoigne et c'est dommage de démarrer ainsi. On termine 9 ème après avoir patienté 2 minutes à un poste... les copains de Raidlight LSN, plus malins que nous gagnent ce prologue qui finalement n'aura aucune importance pour la suite.
Jour 1: Nous rejoignons le départ à vtt. 1h30 par la route. Puis à 6h, c'est le départ toutes les 30 secondes dans l'ordre du classement du prologue pour une section haute montagne au temps neutralisé. Inutile donc de s'affoler, on peut prendre notre temps sur le glacier. Heureusement d'ailleurs car Adrien a bien du mal à garder ses crampons aux pieds. Cette petite mise en bouche n'est pas désagréable et permet d'apprécier les beaux paysages des Ecrins. A 13h30, les fauves sont enfin lâchés et nous prenons un super départ puisque qu'après une petite transition vtt, nous sommes les premiers avec Lafuma à nous élancer sur un trek qui doit nous mener vers le col de l'échaudaz. Les "grosses" équipes font de suite l'effort et nous voyons ainsi passer à tour de rôle: Thule, Seagate, Sylva, FJS, Quechua. Nous menons un bon rythme à travers de splendides paysages. Adri s'inquiète un peu beaucoup du rythme que l'on mène mais Cyril et Sonia le soulagent à l'élastique. Ce premier trek est long puisque nous le terminons à la tombée de la nuit à la 4ème place derrière Seagate, Quechua et Thule. Nous voici admirablement placés et le moral est au beau fixe.
Nuit 1: Une petite section de vtt doit nous permettre de rejoindre le départ d'un nouveau grand trek. Adrien nous montre alors son savoir faire en orientation à vtt. Il ne s'arrête jamais et anticipe toutes les intersections. Du grand art! Une grande sérénité nous envahit... Nous retrouvons nos amis les Quechua à la transition. Nous enchaînons avec un long trek de 40km pour 3000 de dénivelé positif à travers le Queyras. Très vite nous devons remonter un canyon humide et la sortie passe par une mini échelle de spéléo placée sous une cascade!!! Cela relève de l'exploit tellement l'échelle est instable. Nous y laissons pour certains beaucoup d'énergie. Cette fois c'est sûr nous sommes bien sur Raid in France! Nous allons faire un bon bout de chemin avec Les Quech et Sylva. Ces derniers semblent un peu perdus avec les cartes françaises... Ils vont même jusqu'à venir voir Adrien pour se recaler sur la carte. Je doute qu'ils aient osé faire ça avec les autres équipes pro!!! Nos choix d'orientation nous amènent parfois sur des passages engagés de nuit, la balise B10 absente de la cabane où elle devait être nous fait perdre à tous 45' environ. Le soleil pointe son nez et nous sommes toujours dans la course aux avant postes. Sommes nous en plein rêve...
Jour 2: Nous passons encore la matinée dans le Queyras accompagnés de nos fidèles compagnons suèdois! Les Quechs se sont échapés, ils courent en descente ce que nous avons du mal à faire ce matin là. Nous arrivons à Chateau Queyras où l'on nous propose une jolie et très facile via ferrata au dessus du Guil. On ne traine pas en route car nous avons en point de mire la très importante barrière horaire de 20h pour finir le kayak du soir. S'en suit un petit trek aquatique dans le lit de la rivière. Arrivée à une balise intermédiaire, le road book n'indique plus le passage dans le lit obligatoire, nous en déduisons que ce dernier est infaisable et qu'il faut passer par dessus au niveau de la route car celle ci n'est pas interdite à partir de la sortie d'une piste. Nous rejoignons ainsi au plus vite le départ du rafting en s'étonnant tout de même au passage qu'on nous fasse passer par cette route. Stupeur à l'arrivée, Valou m'annonce qu'on est 2ème! Mais où sont passés les autres, a t on oublié une section? Je regarde Adrien avec inquiétude...On me passe alors Pascal le directeur qui n'est pas content du tout et me signale qu'on devait continuer dans le lit de la rivière jusqu'au bout! Après relecture de son road book il se rend compte de l'erreur et me dit alors qu'on peut continuer puisqu'on est dans notre droit. Bof bof, tout ça ne me plait guère. Nous n'avons pas envie de profiter d'une erreur de road book pour filer devant nos adversaires et sortir de l'esprit Raid in France. Nous décidons d'attendre les suédois et de nous élancer 5' après sur le rafting comme c'était le cas avant cette erreur. Plutôt fair play non?
Et nous voici au départ de La section Fun: descente en raft du guil avec des passages en classe 4! On s'est entrainé mais pas sur ce genre de rivière... Au moins on a appris à éviter les "cravattes" et à se sortir des "échouages sur rocher"... On se rassure. Premier gros rapide, on conseille de nous mettre au fond du bateau et d'attendre que cela passe. Manque de chance on se plante au milieu, je réussi à sortir sur un rocher alors qu'Adrien est éjecté du bateau! Seuls Sonia et Cyril nos deux non spécialistes restent à bord, un comble! On repart comme on peut. La rivière est en folie et certains enchainements sont impressionnants. Sonia est en panique au fond du bateau, Adrien gère comme un chef à la barre et on s'en sort plutôt bien malgré quelques stationnements non prévus! Manque de chance notre bateau semble crevé et se dégonfle au fur et à mesure, ce qui le rend encore moins manoeuvrable... Sonia peut souffler, nous franchissons l'obstacle avec les honneurs et pouvons repartir sur un petit trek de liaison pour nous rendre au kayak. Nous attaquons ce dernier vers 18h45 et savons déjà que nous devrons dormir sur l'eau de 20h à 6h45. Sylva juste devant est dans le même cas, nous ne savons pas pour les 3 équipes de tête (Seagate, Thule, Quechua). Nous naviguons sur la Durance où nous alternons des passages calmes et de beaux rapides. Mais après le Guil en Raft, cela nous parait facile!
Nuit 2: Nous stoppons à 20h au niveau du camping du Rabioux. La priorité est d'allumer un feu pour se réchauffer rapidement. Nous nous changeons et Cyril part frapper à la port d'à coté. Il revient fier de lui en nous disant qu'un type super sympa va nous chercher des pizzas! Les caméras de l'organisation viennent nous filmer et nous apprenons que les 3 équipes de tête ont terminé la rivière avant 20h. Et même s'ils ont un stop obligatoire de 4h que nous ne serons pas obligés de prendre, nous perdons dans l'affaire plus de 7h... Autant dire que nous avons peu de chance de les revoir! Mais bon avec une bonne pizza, la pilule passe mieux d'autant que le chic type nous propose d'ouvrir un chalet chauffé avec matelas pour la nuit. C'est du RIF 4 étoiles! Bravo Cyril!
Jour 3: Après une nuit pareille, on se sent reposé et très frais. A 6h45, on démarre un nouveau raid. Avec Cyril nous décidons de prendre une douche dans la vague du Rabioux. Adrien prend davantage soin de Sonia et lui épargne un passage à l'eau. Nous bouclons la section très rapidement. Passage express au bidon d'assistance 1 et nous nous élançons sur un petit trek de liaison. On met le turbo et à l'arrivée au parc vtt, nous avons le bonheur de voir les suédois sur le départ. C'est bon signe... Nous commençons alors la première grosse section de vtt de la semaine (54km). Une longue ascension avec un passage à 2700m dans le tunnel du Parpaillon. On est bien dans l'allure, je soulage Sonia puis Adrien à l'élastique. Nous voyons les suédois en contre haut, mais manque de chance on casse une chaine. D'habitude une chaine cassée c'est la galère, mais avec Adrien, c'est juste 2' de réparation, le temps de remplir les bidons dans la rivière d'à coté! La fin de la section se déroule sans encombre, et nous passons même devant nos fidèles Sylva qui ont toujours un peu de mal avec la carte...Un nouveau trek nous attend, 34km à nouveau dans le Mercantour. Les sentiers sont magnifiques, nous franchissons le col des Sanguinères au moment du coucher du soleil. Magique.
Nuit 3: Les Suédois sont 30' devant et à l'allure où l'on avance, je doute que cela revienne par l'arrière. La descente est tendue au niveau orientation mais on se débrouille plutôt bien pour contourner une zone de ravines puis pour rejoindre l'assistance suivante.
Nous débutons ensuite une section vtt où la navigation va être décisive. Nous sommes visiblement tous les 4 en forme car nous attaquons sur un très bon rythme une longue montée où l'on alterne portages et "poussages". Nous traversons le parc national sur 700m avec le vtt sur le dos. Commence alors la partie décisive de la section. Après avoir failli se faire croquer un mollet par un Patou, nous voyons au loin les frontales de Sylva qui hésitent. Nous confrontons nos points de vue avec Adri et nous trouvons assez rapidement la micro sente qui permet de traverser une zone de ravines très engagée. Sylva nous voit passer en contre haut et prend des risques insensés pour nous rejoindre. Ils envoient même un éclaireur pour voir notre cheminement.... Surprise, d'autres frontales devant nous, ce sont les Quechuas qui jardinent et galèrent avec une roue de Bill. Nous venons de leur reprendre 7h en moins de 24h... Nous décidons de tout tenter pour finir la section seuls. Sonia attaque en descente comme jamais malgré une frontale défaillante. Elle est épatante, j'ai l'impression que Cyril se régale tellement qu'il fait des figures de style en plus... Adrien ne s'arrête jamais dans ce labyrinthe de sentiers... Moi je savoure. L'organisation nous propose alors une descente d'anthologie dans des ravines au niveau de Villeneuve d'Entraunes. Au Cp 19, nous réveillons Valou et Guillem surpris de nous voir déjà là! Pas le temps de se faire la bise, nous repartons sur une fin de parcours made Raid in France (vtt dans une rivière, sur un mini sentier, portage...). A la sortie de ce passage nous voyons débarquer de nulle part l'équipe Thule (un des coéquipiers s'est caché pendant 3h...). On se pince pour y croire et attaquons encore plus pour finir la section à l'assistance 2 avec 10' d'avance sur Thule et 20' sur les Quechuas et leurs nouveaux amis suédois.... Il est 8h, un nouveau jour commence.
C'était notre nuit, les journalistes étrangers se demandent d'où on sort et si on a bien fait le parcours...
Adrien passe de meilleur orienteur de France sur IGN à meilleur orienteur du monde... Je décerne la palme d'or de la meilleure descente sans frontale à Sonia.
Jour 4: Nous sommes un peu trop euphoriques pour bien se reposer, cette assistance avec stop de 4h ne tombe pas très bien pour nous. Avant de repartir, nous voyons arriver les Anglais d'Adidas qui sont donc toujours dans la course. Le menu de ce 4ème jour ne nous est pas favorable (canyon et canoë) et nous nous attendons à perdre du temps. La priorité c'est de protéger Sonia du Froid. L'organisation nous propose le Canyon de la Clue d'Amen. Magnifique, avec des rappels sous cascade, des sauts et toboggans. Hélas nous ne sommes pas assez habillés et n'en profitons pas comme il se doit. Adrien porte littéralement Soso, il lui installe son matériel, la rassure car la miss n'est pas sereine. Thule qui semble avoir recollé les morceaux nous double à grande vitesse. A la sortie, un méga rappel dans les falaises ocres du Var de plus de 100m nous permet de rejoindre la rivière en contre bas. C'est grandiose et je me surprends à apprécier l'exercice! Cyril peste lui contre son shunt trop serré qui l'oblige à descendre à très faible allure. Il est même furieux... Nous rejoignons via les gorges du Daluis le départ du long canoë de 49km sur le var. Magnifique.
Nuit 4: C'est de nuit que nous devons réaliser cette section. Nos fidèles Sylva prennent le départ en même temps que nous! Ce qui nous permet de voir très vite que sur des rivières engagées, nous soutenons la comparaison. Avec nos grosses frontales à l'avant, nous anticipons bien les trajectoires, la température est douce et Sonia semble affronter l'obstacle mieux que prévu. Nous traversons le très beau village d'Entrevaux. Nous lâchons Sylva et la section passe très vite malgré la distance car nous sommes très concentrés sur le passage des rapides. A l'arrivée, un feu nous attend. Nous nous séchons tranquillement, observons les Thule qui prennent une trajectoire pour le moins étonnante compte tenu des zones interdites de la section suivante. C'est en effet droit dans le pentu que nous devons débuter le trek suivant pour rejoindre une piste. Nous laissons les Quechs et Sylva au coin du feu. Je porte les copains pour passer les passages dans l'eau afin qu'ils gardent les pieds au sec sans me douter que toute la section est aquatique! Mais après 1h d'évolution, le besoin de dormir se fait sentir. Nous faisons un stop de 30' le long du chemin. L'organisation nous propose alors un cheminement dans un canyon, nous pensons être dans le bon mais à la supposée sortie de celui ci, nous nous retrouvons dans ce qui semble une impasse, une immense vasque avec une falaise humide de 3m derrière. Sylva cherche aussi dans la zone. Nous faisons demi tour et explorons plusieurs pistes sans succès. Premier couac pour nous, avec Adri on ne voit pas d'autres sorties possible, que faire? Adri propose d'attendre le lever du jour, je préfère retourner au début voir s'il n'existe pas un canyon parallèle... Mais non! les Quechuas arrivent, nous leur expliquons notre impasse, Rudy estime que c'est bon et décide d'aller voir.
Jour 5: Arrivée à la sortie du Canyon, le jour nous montre que le passage est bien là et que la corde fixe installée par les organisateurs pour remonter la falaise a été remontée par l'équipe précédente! Comment est ce possible de faire un coup pareil! Ce n'est pas l'esprit de notre sport... Il faut toute la classe de Rudy pour grimper cette falaise humide et redéployer la corde fixe. On sort de ce gouffre enfin après 2h de galère. Notre moral est entamé pour la première fois de la course. On termine la section sans trop parler. Je n'ai pas le réflexe de porter réclamation à l'arrivée de la section... Pourtant cela aurait bien mérité quelque chose...
Les Quechs prennent leur temps comme d'habitude à la transition, nous repartons avant eux pour une longue section de vtt qui n'est pas à notre avantage, du genre made in Suisse (longue montée sur route et pistes). Très vite l'élastique est tellement tendu derrière moi que je propose aux copains de dormir pour recharger les batteries. Bill des Quechs se marre en nous voyant ainsi dormir peu de temps après le départ de la section!!! Après le réveil, notre rythme est moyen mais régulier. La fin est plus délicate au niveau orientation, on fait une belle coupe engagée pour tomber sur une piste avant de rejoindre sans encombre le village de St Martin de Vésubie. Nous arrivons avant la fin des commerces et nous dévalisons la boucherie ainsi que la boulangerie. Adrien qui ne pense qu'à manger depuis le départ s'en donne à coeur joie! Nous décidons de dormir 1h00 devant la mairie comme des SDF avant de repartir. Cette fin de vtt est terrible avec une nouvelle montée sur piste. Adrien peine à digérer et il nous gratifie d'un festival de rots à rendre jaloux les nouveaux nés. Nous voici de nouveaux aux portes du parc du Mercantour. Nous laissons nos vélos auprès de bénévoles toujours aussi chaleureux et agréables.
Nuit 5: Ce dernier grand trek doit nous faire traverser la vallée des merveilles via le refuge de Nice. Nous attaquons prudemment la première partie. Sonia est malade et se vide régulièrement, quant à Adrien son état devient inquiétant. Je pense qu'il nous faut faire le dos rond et attendre que ça passe mais ce retour en altitude semble épuiser notre grand orienteur. On le soulage comme on peut avec Cyril mais au fur et à mesure son rythme respiratoire et cardiaque atteint des sommets alors qu'on évolue tout doucement. Entre les deux refuges, nous alternons la marche et le repos mais il fait froid et on ne peut pas monter la tente là dans un univers de blocs rocheux. Cyril finit par me dire que lui aussi a des sensations de manque d'oxygène. Mon infirmerie est pleine et je commence à m'inquiéter sérieusement. Comment vais je ramener tout le monde à bon port? D'autant que le sommeil me gagne moi aussi... Et puis miracle, me voyant moins bien, Adrien trouve les ressources et le mental pour repartir sur un bon rythme. Nous atteignons le refuge de la vallée des merveilles vers 5h30 du matin après une nuit interminable et stressante. Les bénévoles du refuge doivent nous trouver complètement azimuté! Nous dormons 1h à coté d'eux. Après un réveil difficile, nous nous élançons pour cette fin de trek.
Jour 6: Le lever du jour nous permet d'apprécier les paysages. Nous sommes surpris de reprendre une marche à très bonne allure. Adrien semble au mieux ainsi que le reste de l'équipe. On termine cette section accompagné d'un caméraman. On est de retour! Nous avons certainement perdu entre 3 et 5h sur les suèdois et Quechua mais on est tellement content de sortir de l'enfer que cette 5ème place nous satisfait largement. Nous retrouvons Piou au parc vtt. Après un contrôle de matériel obligatoire, nous partons sur nos vtt pour une dernière section de folie. Adrien est remonté comme une balle, il attaque, nous suivons. Les sentiers plus beaux les uns que les autres s'enchainent. On se régale. On préserve ainsi notre place et l'idée est d'en finir de jour! A ce rythme je me dis aussi qu'on va se rapprocher des suèdois et des quechs. On entend l'hélicoptère pas loin de nous, on pense qu'ils font des images vue du ciel... Hélas non, à 3h de l'arrivée nous voyons les Quechuas devant nous à l'arrêt, à pieds. Ils nous annoncent leur abandon suite à la chute de Frank. Cette nouvelle est loin de nous réjouir, elle nous affecte même moralement. Ils sont restés au bord du chemin pour nous encourager... Quelle classe! Il nous est difficile d'enchaîner après cette nouvelle, les sentiers sont d'un coup moins sympas, cassants. La fin pour atteindre Roquebrune St Martin est interminable. Nous qui rêvons d'un retour direct à la mer, c'est loin d'être le cas, détours sommets... Enfin vers 18h30 nous en finissons avec cette section.
Le temps de préparer le matériel de kayak et après avoir failli oublier nos pagaies! Nous voici à déambuler dans le vieux village direction la plage. Vers 19h, nous embarquons une dernière fois sur nos bateaux pour 5km de kayak de mer. Béa d'Endorphin est là, nous faisons cette dernière section tranquillement. Nous profitons de cette arrivée tant attendue. 8h après les vainqueurs Seagate, 4h après Thule, 3h après Sylva, nous voici 4ème des championnats du monde 2012! Champagne.
Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, nous apprenons que les copains de Raidlight LSN sont à la lutte avec Lafuma pour la 5ème place et que leur arrivée est prévue dans la nuit.
4ème et 6ème au final. Qui aurait parié cela? Les copains ont visiblement terminé très fort après un début difficile. Sandrine a gagné son pari, 6ème mondiale 6 mois après son accouchement!
Durant 2 jours, nous allons voir arriver les autres équipes. Nous sommes admiratifs lorsque l'on voit des équipes en finir le samedi midi, 2 nuits de plus... Ouah!
Yan Béguin, notre ami Suisse vainqueur de l'APEX, me confiera: "le parcours était extraordinaire, mes 3 collègues Suisse Allemand ont découvert ce qu'était Raid in France, au début ils refusaient de sortir des sentiers... Mais je leur disais c'est ça Raid in France. Suite à une coupe dans la forêt avec nos vtt pour rejoindre une piste, ils ont refusé de me parler ensuite...! Pauvre Yan, un grand monsieur du Raid"
Colo en finira le samedi avec son équipe d'Arverne Outdoor à une belle 16ème place, l'air reposé!
Sonia, Cyril, Adrien, cette aventure là, on n'est pas prêt de l'oublier... Elle nous lie à tout jamais.
Sonia avait une forme incroyable, elle a dompté son vtt comme jamais, imprimé un rythme de fou en trek et surmonté sa crainte de l'eau.
Cyril, c'était monsieur plus. Pas une seconde n'a été perdue sur ce raid par sa faute! Il a été le moteur, le tracteur... Attention monde du trail, Cyril Cointre va faire parler de lui!
Adrien, j'en ai déjà parlé, la classe, il sait tout faire parfaitement et oriente comme personne. Il a intégré l'équipe 1 mois avant la course...
Quant à moi, je laisserai mes compagnons s'exprimer... Je crois que je tenais la forme de ma vie.
Un grand merci à Piou pour son aide précieuse avant et après la course et sa présence rassurante aux assistances.
Une grande pensée à Thomas qui a vécu intensément la course derrière son ordinateur et qui nous a fait la joie de nous rejoindre à l'arrivée avec Karine.
Une pensée vers tous les copains de 400team avec qui j'ai commencé les raids il y a dix ans.
Merci à Raidlight pour son soutien de ces dernières années et à Denis de Canoé Evasion pour son coup de pouce final.
Seb
2 Comments:
Merci Seb pour ce récit!!! Vous avez été extraordinaires les copains...Vraiment bravo à tous les 4. A bientôt. Marco
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