400 Team Raid Nature Multisport

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Sunday, June 06, 2010

Le raid de Jouques selon Seb Farano...


Voici pour vous les impressions et le récit d'un trailer plongé dans l'univers du raid pour la 1ère fois:


Je suis certainement devenu un peu raide dingue de cet univers spécial qu’est celui du Raid, à l’occasion d’une invitation de mes potes du 400 team RAIDLIGHT pour participer à une manifestation sportive extraordinaire, organisée sur la commune de Jouques tout près de Pertuis, le week-end du 29 et 30 mai 2010.

Je retrouve donc mes trois joyeux loufoques, Seb, Thomas et Fabrice le samedi matin à Caumont pour mon plus grand plaisir et tout excité par le programme prévu sur les deux jours. La première épreuve sera de pouvoir faire tenir dans une seule voiture tout notre matos, de la tente aux vélos en passant par toutes nos affaires de rechange. C’était sans compter sur l’expérience de mes amis raiders qui m’ont littéralement bluffés avec une organisation qui semble parfois aléatoire mais qui fonctionne très bien.

Une fois casés dans la voiture, nous évoquons à tour de rôle nos courses passées, nos défis futurs et bien sûr nous parlons de Raid afin de nous imprégner déjà de l’ambiance. Au travers de la vitre de la voiture, je découvre la campagne environnante, bosselée, aux courbes arrondies et verdoyantes, laissant présager un tracé peu linéaire du parcours, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Un panneau nous annonce l’arrivée dans le charmant village de Jouques où la mobilisation paraît générale de la part des habitants, à l’image du club du troisième âge qui nous accueille et nous remet notre pochette contenant dossards, puce et autres, nécessaires au bon déroulement de l’épreuve qui nous attend. Nous devons poursuivre notre route en dehors de la commune pour déposer les vélos dans un parc prévu à cet effet. Nous y laissons également nos casques, kit de réparation, chaussures de VTT, bref tout ce qui peut nous alléger pour la course à pied.

Une fois de retour au lieu de départ, nous finissons les préparatifs individuels et nous nous dirigeons vers le briefing, moment important, d’autant qu’il y a de l’orientation dans l’air. J’écoute religieusement les consignes prodiguées par l’organisateur avant de nous rendre sur la ligne de départ.



Il est un peu plus de 10h00 lorsque le coup d’envoi est donné et je ressens déjà la chaleur matinale de ce soleil qui nous surplombe. Nous nous efforçons de rester groupés et nous cherchons à nous placer au mieux, sans chercher toutefois à nous extirper du peloton.
Le tempo est correct dans ce tour de village, ce qui nous permet d’échanger quelques mots jusqu’à l’entrée d’un monotrace en direction des bois et collines, qui sera le départ réel de cette quatorzième édition du raid de Jouques.

Première épreuve : Un trail de 8,8 km sans grandes difficultés, mais qui facilite la mise en route et la prise de marque par rapport aux autres concurrents. L’esprit de solidarité est omniprésent dans cette discipline, on cherche à rester en équipe, on demande régulièrement les sensations de chacun, c’est nouveau pour moi mais je trouve ça remarquable.
Le profil du trail quitte les pistes ou chemins pour s’engouffrer sur un sentier plus escarpé en direction de la vigie, le point culminant de cette crête sur laquelle nous venons de nous engager. Les concurrents se suivent en file indienne et les premières défaillances vont commencer à se faire ressentir de l’arrière, surtout que la chaleur est de plus en plus étouffante.

Deuxième épreuve : Arrivés sur la partie sommitale, près de la vigie, un petit air frais nous fait le plus grand bien. Un bénévole nous interpelle pour pointer avec notre puce accrochée au doigt, puis il nous remet une carte IGN et nous voilà lancés dans la course d’orientation au score d’une heure (cette épreuve consiste à pointer un maximum de balises sur un temps imparti et dans l’ordre que l’on veut). Etant un pur novice dans la CO, je suis mes compagnons, en observateur attentif, transformés pour cause en véritables chercheurs de trésor.
Seb est désigné comme l’orienteur de l’équipe car il est tout simplement impressionnant de rapidité de lecture de carte. Ce dernier nous amène comme des «fleurs» au plus près des balises et nous n’avons plus qu’à «cueillir» celles-ci pour terminer le travail : je me régale.
Il reste 7 minutes avant la fin de la CO et nous avons ramené les trois quarts des balises, car certaines étaient impossibles à pointer sans prendre le risque de rentrer hors délais. Nous sommes relativement satisfaits car cela correspond à plusieurs minutes de bonification et nous courons à vive allure vers le parc à vélos.

Troisième épreuve : Toujours sans interruption, nous sautons sur nos affaires de VTT en prenant soin de bien de réhydrater et de faire le plein de nos bidons ou poches à eau car 15 kilomètres de vélo en plein soleil nous attendent. Le début du parcours plutôt technique en sous bois est agréable et me convient, c’est pourquoi je prends la tête des opérations un court instant, mais sensible à ce genre de conditions météo, je pense être victime d’un coup de chaud dans une longue montée. Une barre au ventre me tiraille et Seb équipé d’une longe me tire dans les portions les plus difficiles pour me soulager. Je suis gêné de lui imposer un effort supplémentaire et de les ralentir mais rien à faire la machine ne veut pas repartir. Heureusement la fin de cette portion à vélo est proche et un ravitaillement copieux va me permettre de refaire le plein d’énergie.

Quatrième épreuve : Je chausse mes chaussures de course à pied en espérant sincèrement que le passage à vide n’est qu’une histoire ancienne. Nous nous élançons doucement pour 10.5 km de trail élite sur une large piste qui n’en finira plus. C’est un véritable chemin de croix pour moi, car les maux de ventre sont toujours présents et accompagnés maintenant de nausées. J’appel mes camarades pour leur indiquer que je fais une pause de deux minutes histoire de purger ce mal. Je m’enfonce les doigts au fond de la gorge en espérant décoincer ce qui me dérange, je réalise à cet instant que la ceinture ventrale de mon sac à dos était trop serrée pour la position sur le vélo ainsi que le laçage de mon short, ce qui m’a crée une barrière intestinale. Je comprends mieux pourquoi il m’était devenu difficile de m’alimenter et que le peu que j’avais ingurgité ne m’avait servi à rien.
Une fois rafraîchit avec un peu d’eau, les sensations semblent revenir doucement sur un monotrace légèrement ombragé. Je m’efforce de garder le rythme pour ne pas faire perdre trop de temps à l’équipe jusqu’au point de retour aux vélos.

Cinquième épreuve : Surprise ! Au moment de reprendre nos montures pour 28 kilomètres, Seb remarque que l’un des pneus de Thomas est à plat. Il nous faut changer la chambre à air rapidement et Fabrice, mécano aux mains d’argent, s’y attèle fort efficacement.
C’est reparti pour un tour, je relance sur les parties roulantes, mais chaque montée me paraît interminable voir insurmontable. A tour de rôle Seb, Fabrice et Thomas me pousse et m’encourage, ça doit être ça la solidarité entre raiders. Une longue descente piégeuse m’impose la vigilance pour ne pas risquer une mauvaise chute et je distingue au détour d’un sentier un nouveau parc où est donné le départ du biathlon.

Sixième épreuve : Enfin une petite pause, et je vois que mes camarades sont heureux d’en profiter également. Nous attendons notre tour de passage en nous restaurant et en dialoguant avec d’autres compétiteurs qui nous apprennent que seules 7 équipes ont effectuées le trail élite, dans le timing. Cela me réconforte un instant avant d’être appelé pour le tir à la carabine digne des jeux olympiques d’hiver. Le principe est en effet le même, avec 5 tirs de 5 plombs sur cibles fixes et chaque loupé est synonyme de pénalités, à savoir un tour de 100 mètres à effectuer le plus vite possible. Autrement dit, il vaut mieux être bon tireur si les jambes sont en coton.
La carabine a la détente très sensible, nous retenons notre respiration par réflexe à la visée et l’équipe ressort avec une seule pénalité sur les 20 tirs : de vrais tireurs d’élite.
Nous courrons de nouveau jusqu’à nos vélos en direction du moment le plus attendu de la journée : la tyrolienne.

Septième épreuve : Une fois la liaison vélo terminée, de nombreuses bénévoles nous accueillent pour nous équiper d’un baudrier et d’une poulie. Il est peu aisé de courir ainsi harnaché, mais seulement 2 kilomètres nous séparent de la tyrolienne. Nous crapahutons dans les rochers jusqu’à une petite plate forme d’où partent quatre câbles tendus d’une crête à l’autre, d’une longueur de 118 mètres et sur une hauteur de quarante mètres.
Chacun le sien, après le pointage nous sautons les jambes dans le vide au dessus des roches et des arbres pour quelques secondes de frénésie. Je profite de ce moment de bonheur en saluant mes potes à mes côtés. La griserie m’envahit, je suis comme un môme à Disneyland.
Je remonte les fesses pour éviter de me faire arracher le cuissard par la cime des arbres et c’est déjà fini : trop court !


Huitième épreuve : 4 kilomètres de vélo nous amène sur la place de Jouques où le dernier pointage de la journée permet de nous indiquer que nous sommes en tête : on se sent pousser des ailes. Nous en avons fini avec les épreuves sportives du samedi, mais il nous reste encore le tir à l’arc et le sudoku.
Pour la première, je me surprends à avoir le meilleur score du jour selon le moniteur, certainement grâce au film de robin des bois avec Russel Crow que j’ai vu dernièrement.
Pour la seconde, c’est au tour de Fabrice de nous impressionner en remplissant les grilles les plus difficiles, alors que pour nous autres les neurones s’échauffent terriblement.

Nous nous congratulons et félicitons mutuellement en direction de la voiture avant d’aller prendre une douche bien méritée et un repas copieux comme j’en ai rarement vu sur une course.

Il doit être tout juste 21h30 à ma montre lorsque je suis dans le duvet prêt à dormir à la belle étoile. Quand je dis dormir, c’est un bien grand mot, car entre les coups de soleil, les courbatures, l’excitation et le clocher du village qui nous indique toutes les demi-heure qui passent, il nous est difficile de trouver le sommeil. Bref, les heures s’écoulent : je contemple la grande ourse et autres constellations lorsque les douze coups de minuit sonnent le glas.

Nous sommes donc sur le deuxième jour : bizarre je n’ai pas vu le temps passer. Les jambes semblent avoir récupéré de la veille et je me dirige vers le petit déjeuner après avoir rangé mes affaires dans la voiture. Un croissant et un jus d’orange dans l’estomac, puis je retrouve mes compères autour des vélos afin de les équiper pour la nuit d’éclairage au guidon. Je remarque que d’autres équipes sont bien mieux outillées que nous, avec de véritable phares accrochés au cintre, tandis que de notre côté nous avons bidouillé une frontale que nous avons scotché : mais ça fera l’affaire.

Première épreuve bis : Le deuxième départ est donné à travers le village pour 14.5 kilomètres de VTT dans une nuit sombre, poussiéreuse et fraîche. Pour la grande majorité, nous partons avec des manches longues, ce qui contraste avec la chaleur subie le samedi.
Nous suivons de près le 4x4 de l’organisation comme un départ de course VTT, en mangeant beaucoup de poussière, ce qui me rappelle de nombreux souvenirs. Le rythme est élevé malgré l’obscurité, les jambes semblent avoir récupéré des efforts d’hier mais je reste prudent sur la suite des évènements.
Nous devons être la troisième ou quatrième équipe à en finir avec cette portion très roulante de vélo avant d’attaquer le gros morceau de la nuit : une course d’orientation au score de 4 heures environ.

Deuxième épreuve bis : 23 balises nous attendent sur une carte topographique et Seb semble confiant sur le pointage intégral de celles-ci. Une lecture rapide pour s’imprégner de la carte, comme à l’accoutumé, et nous voilà parti plein sud vers notre première balise. Nous croisons sur le chemin des coureurs qui en terminent avec la dernière ascension à vélo et nous nous enfonçons peu à peu dans la végétation.
La devise de notre orienteur est «chemin pas bien» et mes jambes s’en souviennent encore, car j’ai fini cette CO avec les membres inférieurs coupés et griffés comme assailli par une meute de chats sauvages. Il faut dire que les organisateur ne manquent pas d’idée pour aller nous pondrent les dites balises dans les endroits les plus reculés, mais quel bonheur !



Troisième épreuve bis : En un peu moins de 4h00, nous ramenons la totalité des balises et j’apprendrai, que plus tard, que seules trois équipes en auront fait de même : chapeau bas !
Nous nous équipons pour la énième fois de nos affaires de vélo pour une portion de 18 kilomètres ; certainement le point noir que je redoute, dû à ma défaillance de la veille.
Mais contrairement au samedi, les sensations sont bien meilleures, les jambes tournent sans trop de problème et je me fais réellement plaisir sur les singles tracks entouré des copains.
Au bas d’une descente rapide, un bénévole nous fait signe de tourner à droite et de porter les vélos pour franchir une crête afin de rallier le départ de notre dernier trail.

Quatrième épreuve bis : Le profil de ce trail est des plus simpliste, avec une longue montée en direction d’une vigie et une descente technique pour terminer la boucle. C’est au tour de Thomas de ne pas être au mieux sur ce parcours, mais l’équipe reste soudée comme à son habitude et nous nous rapprochons des VTT alors que le Team Sport 2000 Lafuma nous rattrape. Mais pas d’inquiétude à avoir car ces derniers ont perdu un équipier et ils n’ont pas ramené l’intégralité des 23 balises. Toutefois nous décidons de nous piquer au jeu de la course et de terminer en trombes les 7 petits kilomètres qui nous séparent de l’arche d’arrivée.

Cinquième épreuve bis : Une course dans la course en quelque sorte. Thomas a retrouvé de l’énergie et c’est certainement à plus de 35km/h que nous arrivons pour franchir la ligne, avec une longueur d’avance sur nos poursuivants.
Le sourire jusqu’aux oreilles, nous nous félicitons d’avoir partagé ce week-end sportif.

Une petite douche froide et un peu de repos en attendant la remise des récompenses et me voilà sur le podium accompagné des trois lascars, bras dessus bras dessous, photographiés, interviewés et filmés : nous sommes heureux.

J’aimerai profiter de ce récit pour remercier Seb, Thomas et Fabrice de m’avoir fait découvrir leur univers. La solidarité qui les caractérise m’a énormément touché et notre amitié en ressort grandie. Je ne suis peut-être pas un pur raider, mais je suis raid(e) dingue de votre discipline et je reviens quand vous le voulez.

Surtout ne changez rien !

A bientôt sur les sentiers.

SEB FARANO

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