Raid in France 2015
Septembre 2015, nous nous présentons au départ de ce raid in
France version tour de l’Ain avec une équipe inédite. Pour mon 6ème
« RIF », je suis accompagné de Sandrine Béranger qui revient sur cet
évènement qu’elle aime tant, de Colo
Seguin qui enchaîne après une difficile expédition australienne sur l’XPD, et
de Romuald Viale qui joue le remplaçant de luxe suite à l’indisponibilité
d’Adrien. Le plateau est très relevé, toutes les meilleurs équipes françaises
sont là ainsi que les suisses de Rady’s autour de la légende Yann Béguin, et
surtout les espagnols de Columbia Vidaraid, numéro 1 mondiaux et vices
champions du monde.
Section 1 : Prologue + course d’orientation, Des
plateaux d’Hauteville aux Monts d’Ain. Mardi minuit. 8h15’.
Départ à minuit pour les 40 équipes pour un prologue co dans
Hauteville, forcément ça bouscule ! Sandrine manque de se faire écraser.
Il s’agit de faire des choix rapides sur l’ordre. On se retrouve très vite sur
les mêmes choix que les Suisses qui s’avèrent être les bons car on termine en
tête ce prologue. On récupère alors les jeux de carte de la première moitié de
course et on enchaîne au plus vite. La fameuse équipe française
« FMR » composé de Clément Valla, Baptiste Turrel, Jocelyn Voigt et
Lucie Croissant fait l’effort pour nous reprendre. On ne le sait pas encore
mais on commence à se moment là une grande valse à deux équipes!!!
Cette section annoncée compliquée au niveau de la carte
s’avère conforme aux prévisions. Un immense chantier… Si les 5 premières
balises sont plutôt aisées, la suite est un vrai cauchemar pour les équipes et
surtout pour leurs orienteurs. La carte est fausse et incomplète et on se
retrouve très vite à 15 équipes à tourner autour de B6. Après 2h30 de
recherche, Clément et Samuel nous donnent la bonne info (merci !). On
tente de garder le moral et on attaque B7 à fond en compagnie d’Issy. On la
trouve facilement et avec beaucoup de chance… Puis B9 même chantier qu’on
trouve finalement avec les FMR et raid74 de Manu Lang. Notre vitesse de course
nous permet de sortir de cette section en tête à notre grande surprise.
L’organisation a joué avec nos nerfs en proposant une telle section de nuit. On
est content de s’en sortir si bien et on enchaîne sur le paddle.
Section 2 : SUP, Traversée du lac de Nantua.
Mercredi matin. 29’.
2km sympa pour traverser
le lac. N’étant pas des spécialistes, on embarque à genoux et Sandrine
se fait accompagner par Romu. Les FMR sont avec nous et quelques autres équipes
suivent sur le lac. On ne sait pas où sont les espagnols… Moment plutôt
agréable, les photographes mitraillent !
Section 3 : Trek, par les falaises de grand
Roche. Mercredi Matin. 1h07’
Petite section de transition que l’on réalise au train en
compagnie de FMR. Colo et Romu se plaignent de douleurs aux genoux mais notre
rythme est bon. Sandrine pourrait aller deux fois plus vite mais je la calme et
lui rappelle qu’elle a la diagonale des fous à gagner dans un mois à la
Réunion J.
Section 4 : VTT, A travers le haut Bugey.
Mercredi midi. 3h57.
On réalise une transition express et on part quelques
minutes avant nos amis de FMR et d’Ertips (équipe de 2, raid court). Très vite
on se rend compte que l’orientation va être délicate sur cette section encore…
Hésitation sur le 1er poste et retour de FMR pour un nouveau tango
sur cette section en leur compagnie. Les Suisses avec un Béguin impérial nous
reprennent et nous passent grâce à un meilleur choix d’itinéraire. Sandrine
crève encore !!! Quelques beaux sentiers et un final made in Raid in France avec portage le long d’un cours
d’eau sauvage. On en termine 5’ après les suisses. La bagarre est intense. Mais
où sont les Espagnols ?
Section 5 : Kayak, au fil de l’Ain. Mercredi
après-midi. 7h08’
On embarque quasiment en même temps que les Suisses et FMR.
Très rapidement les Frenchies nous passent et nous larguent. Romu se ravitaille
en mangeant ses deux kilos de pates… On s’accroche aux Suisses. Romu est déçu
car il se rend compte alors qu’ils n’ont pas pris un kayak auto-videur dans la
précipitation du départ . Hors, il avait
conçu un système à roulette pour les portages révolutionnaire qu’il ne pourra mettre
en place par les trous du kayak… Il
engouffre un nouveau kilo de pâte pour
avaler la pilule et on met la machine en route…
On se débrouille plutôt bien avec nos charriots sur les 2 longs portages
et on distance les Suisses à cette occasion. La nuit tombe, on coupe au niveau
de l’île. Sandrine est contente de naviguer avec le spécialiste de la Ciotat.
Colo s’est bien entrainé en Australie en kayak et on accroche le 2ème
bateau derrière nous jusqu’au seul rapide de la section ! Le guide nous
informe qu’il faut bien prendre à gauche le long du mur. J’ai l’impression que
Romu a bien entendu la consigne… On passe avec Colo sans problème et on se
retourne pour observer les copains. Je hurle « à gauche Romu, à
gauche !!! » … il est bien trop à droite et ils se renversent irrémédiablement.
Pauvre Sandrine qui boit la tasse à chaque fois qu’on l’a met dans le bateau du
spécialiste kayak de l’équipe… Ils sont dans le bouillon et ont du mal à
s’extirper du bateau. On s’approche et
on récupère Sandrine sous le choc et transis de froid. Romu nous faire part de
son expérience en retournant le bateau seul … impressionnante la
manœuvre ! Heureusement la section
est bientôt terminée et nos deux poissons vont pouvoir se changer.
Section 6 : vtt, en route pour le canyon de la
Fouge. Nuit de mercredi à jeudi. 3h30.
On démarre cette section environ 1h après les FamousMR. On
attaque pour se réchauffer. Je suis bien dans la carte, je commence à bien
comprendre l’idée du traceur et ce que je dois prendre en compte sur l’’ign 50.
Romu nous réclame assez vite une petite sieste. On le fait attendre un peu et
on finit par faire un stop de 20’ juste avant le canyon. Nous voilà ainsi frais
et dispo pour la suite…
Section 7 : canyoning , exploration du
canyon de la Fouge. Nuit. 1h31.
On nous a annoncé un canyon froid et c’est avec les grosses
combinaisons qu’on s’engage sur ce dernier. De beaux rappels se succèdent,
finalement on a très chaud, trop chaud et on enlève une couche ! Nous
sommes très rapides sur les enchaînements de rappel. On sort très vite et on s’engage
sur la difficile remontée droit dans le pentu en petites culottes avec les
combinaisons à la main. Sandrine se place devant nous tel le lapin dans les
courses de lévriers… on fonce pour l’accrocher. Cette compétitrice a plus d’un
tour dans son sac pour nous faire avancer!
De retour au parc vtt, on aperçoit les Suisses qui arrivent et toujours
pas d’Espagnols en vue. On a donc au moins 2h d’avance sur eux. C’est
cool !
Section 8 : vtt, Via le Mont D’Aranc. Nuit.
3h15.
La pluie se met à tomber, doucement puis fortement. On
enfile notre grosse veste Vertical et notre pantalon étanche. Je reste très
concentré sur le cheminement et on réalise une bonne section qui se termine par
une très technique descente sur un beau sentier. Lorsqu’on arrive à la
transition, les FMR sont là, on vient de leur reprendre 1h. Le moral est au
beau fixe. Les regards de Steph Cornez et Anita sont de précieux réconforts. On
repart comme des balles sur la via ferrata.
Section 9 : cordes trek, à l’assaut de la
cascade de Charabotte. Jeudi matin. 2h33.
On passe en tête lors de la longue montée pour approcher la
Via Ferrata. Le sol est très glissant et on s’accroche aux cordes fixes posées
par les guides. La via Ferrata est magnifique avec passages en corniche et vue
splendide sur la cascade en furie. L’endroit est féerique et la pluie qui nous
tombe dessus rend l’instant encore plus magique. Les guides interviennent alors
pour nous signaler qu’ils annulent la
remontée sur corde. On sort donc de cet endroit par le haut de la Via. Passages
encore sublimes et étroits. Un trek
rapide nous permet de rejoindre Hauteville et la pause syndicale de 3h. Je sens
que Colo est inquiet de ses douleurs genou et psoas. On perd en chemin un bon ¼ d’heure sur un
poste mal abordé… On rejoint la salle en tête, on est satisfait, la pluie
dehors s’intensifie encore. On mange, on se change, on prépare la suite et on
rejoint la salle de repos. Hélas cette dernière jouxte la salle de
ravitaillement des bénévoles et il est bien difficile de trouver le sommeil. Les
espagnols arrivent bien trop vite à notre goût dans cette salle (1h30 après
nous)… Ca va être chaud !
Section 10 : vtt, du plateau du retord aux prémices
du Haut Jura, jeudi après-midi. 9h56
La chance est avec nous ou plutôt le soleil pour notre
départ sur cette seconde partie de raid in France. Les FantasticsMR sont prêts
avant nous. Je prends le temps de tracer les cartes de ce long vtt au stabylo
avant de partir et c’est donc en seconde position qu’on s’élance vers les
hauteurs de l’Ain. Quelques hésitations en sortant de la ville puis une longue
montée que nous réalisons à un bon rythme. Depuis le début on n’a pas utilisé
la laisse et notre homogénéité physique est de bon augure pour cette fin de
raid. On profite d’une descente à choix
multiple pour doubler les FMR qui nous recollent aussitôt. Nous continuons
notre ballet un moment puis on se sépare sur un choix différent à l’approche de
Plan d’Automne… Le plateau du Retord est magnifique, soleil, pâturages puis vue
sur les Alpes et le massif du mont Blanc. Grandiose. On laisse échapper les FMR
sur une crevaison de Romu qu’il a bien du mal à réparer. Une balise a disparu,
après petite vérification, on prend en photo le poste ! Physiquement on
est toujours très bien et on attaque une bonne descente à fond. La carte est à
nouveau bien fausse et on hésite sur un carrefour qui devrait être évident. Une
piste cartée est en fait un sentier caché… Je pense qu’on ne sera pas les seuls
à perdre des minutes à cet endroit. Quelques beaux sentiers nous sont proposés
et on apprécie vraiment cette section et son tracé. Colo nous donne un bon
rythme dans la longue ascension suivante et on reprend très vite les FrenchMR
sur un chemin chaotique. Ils semblent un peu éprouvés. On attaque de plus belle
pour finir cette section sans erreur sur de beaux sentiers, Colo se plaint de
son genou lors des portages en descente. Mis à part ça, c’est la
régalade ! Un dernier pont historique avant d’atteindre l’aire de
transition où nous attend contrôle du matériel et pesé des caisses vtt !!
Section 11 : trek, à la découverte du haut Jura,
nuit de jeudi à vendredi, 9h25
On est bon sur la pesée des caisses vtt et on part au plus
vite en mangeant sur ce long trek qui nous semble décisif. On est tête et au
moment du départ, personne d’autre au parc vtt ! Très vite on se rend
compte que Colo ne peut plus utiliser sa jambe droite… Sandrine toujours impériale
l’accroche à la laisse ! On se concentre avec Romu sur la carte pour
éviter la moindre erreur. La première partie est très ascendante, on garde un
bon rythme mais à la moindre descente, Colo est en difficulté et notre rythme
est alors insignifiant. Je l’accroche à mon tour à ma laisse, la balise en haut
du Vallon n’est pas évidente mais en contournant par les champs, on perd
finalement peu de temps. Au Cp sur les hauteurs, nous retrouvons du beau monde.
Les Ardito, Vincent Faillard, Hervé Simon… Ils nous réchauffent le cœur et
Vincent nous annonce les espagnols en perdition sur le VTT. Le moral gonflé,
nous repartons dans le brouillard pour attaquer le col puis la longue descente
de 1200 de dénivelé négatif… Derrière nous au loin des frontales ! Mince
nos amis sont de retour…
Ambiance très raid au col avec dans la nuit, brouillard et
vent ! Colo serre les dents mais il
souffre et notre progression en descente est digne d’un club du 3ème
âge et encore… Une équipe arrive, on s’apprête à dire bonjour à nos copains FMR
mais non ce sont les espagnols qui déboulent à 15km/h ! Loin d’être en
perdition contrairement à leur balise GPS qui devait l’être au moment où
Vincent à regarder le Live… Le coup au
moral est terrible, Colo culpabilise et de plus on se plante deux fois de piste
dans la descente aux enfers ! C’est interminable, plus ça va moins ça va…
Il souffre trop et le sommeil le fait délirer. Il veut qu’on le laisse dans un
fossé J
Personne n’évoque l’abandon mais on y pense tous certainement. Comment
continuer dans ses conditions. 1200m de dénivelé avec une jambe de bois, c’est
long, très long. A l’approche de Fort l’écluse, je lui demande comment il
envisage la suite. Il me répond que si on est 5ème, c’est plus la
peine mais que si on est toujours dans la course, il va insister un peu pour
voir. Dans son souvenir, la douleur n’est pas trop handicapante à vtt. Sandrine tente de remobiliser les
troupes mais le moral est très bas. Arrivée au Fort, nous sommes agréablement
surpris d’être encore 2ème mais à 2h des espagnols… Pour cette fin
de section, nous devons descendre les presque 900 marches pour une course
d’orientation des plus originales. Originale va aussi être la technique de
Colo. Après avoir tenté de le porter, il décide de descendre en marche arrière
les dites marches ! Une fois en bas, une jolie médecin alertée
s’entretient avec lui. Ca me rappelle l’Aventure aveyronnaise 2011 où il avait
fini dans les bras de l’infirmière suite à un coup de chaud J. Quelque
peu rassuré sur les possibles conséquences de cette tendinite, il monte dans la
barque pour un repos bien mérité au moment où les copains de FMR font leur
apparition. Son courage sur cette section a été MONUMENTAL. Chapeau l’artiste…
Section 11 : Barque, De Fort L’Ecluse à
Génissiat, vendredi matin, 2h29
C’est une première pour nous la barque. 2 rameurs seulement
ce qui nous permet de dormir à tour de rôle. Comme promis lors de la descente,
on laisse Colo dormir durant les 2h. On se relais à trois sur cette activité
plutôt agréable. Nous naviguons dans un
beau décor. Les FMR nous passent pour un nouveau chassé-croisé de
septembre ! Notre sieste est bien
réparatrice et on s’endort très très vite à chaque fois.
Section 12 : trek, petite visite souterraine,
vendredi après midi, 3h44
La sortie de barque est bien difficile pour notre guerrier,
on se dit alors que si on passe ce trek ascendant, on peut rejoindre la ligne
d’arrivée et viser encore le podium. Malgré les médicaments, il souffre de plus
en plus. De plus le tracé emprunte le lit d’une rivière dans un petit canyon.
On évite au maximum ce dernier et nous trouvons des passages plus faciles dans
la forêt en bordure. La laisse est très tendue, On aimerait avoir des boules
quies pour ne pas entendre souffrir notre copain… La spéléologie est annulée en
raison des eaux trop importantes dans le secteur. C’e n’est pas plus mal pour
nous ! On continue à notre rythme et nous atteignions l’aire de transition
suivante au bout de 3h45. C’est comme une délivrance pour l’équipe ! De
plus nous n’avons perdu que 30’ sur les 2 équipes de tête. On réalise une
nouvelle transition express en espérant que Colo puisse pédaler normalement…
Section 13 : vtt, les marais du lavour par le
grand Colombier, vendredi fin après midi, 5h24
Nous attaquons cette section à 2h40 des espagnols et à 45’
des FMR. Bonne descente pour débuter, puis longue ascension que nous menons à
un rythme de fou. Nous libérons toute notre frustration des sections
précédentes et notre fraîcheur physique est surprenante… Les paysages au
coucher de soleil sont très beaux, nous reprenons les FMR au niveau du grand
Colombier avant la descente. On est euphorique et on est à l’attaque. Thomas
Gaudion serait fier de nous, lui qui aime ce genre de rythme improbable en
raid… Une erreur dans les marais permet aux FMR de repasser devant mais nous
terminons cette section à 1h30 des espagnols. C’est bon pour le moral ! On
sait maintenant qu’on ira au bout et que tout est encore possible sur les deux
dernières sections !
Section 14 : kayak, le Rhône et ses lones, nuit de
vendredi à samedi, 2h24
On embarque pour une courte section de kayak sur le Rhône,
il y a du débit et on en profite avec Sandrine pour dormir quelques instants
par ci par là pendant que Colo et Romu dirigent tranquillement. Dans le
brouillard, l’ambiance est particulière sur l’eau. Romu est très concentré sur
la carte pour éviter une erreur… On
débarque au moment où FMR part à vtt pour la dernière section. Les espagnols
sont toujours 1h30 devant.
Section 15 : vtt, Retour à Hauteville, samedi
1h42, 8h48
On s’élance frigorifié et on se dit qu’on dormira un peu
lorsqu’on sera réchauffé. En traçant, je m’aperçois que ce sera très compliqué
en lecture de carte et qu’il faudra être très vigilent ! Je me rassure sur ce début de section en me
sentant bien dans la carte. Très rapidement, il n’y a plus que 4 traces de vélo devant nous et je me dis qu’on
a doublé les Frenchies où qu’ils se reposent quelque part. Romu et Sandrine me
réclament une sieste mais je refuse car il faut que je profite encore de ma
lucidité et de son bon moment d’orientation. Je me rate un peu plus loin et on
perd 15’ mais je me dis que sur l’ensemble de ce début de section, le bilan est
positif… Dans la descente suivante, une branche vient exploser mon dérailleur…
Romu se transforme en Mc Giver mais je dois finir la section en pignon fixe
avec mes 2 plateaux. Ca fait mal aux jambes, Colo me tracte de temps en temps
pour passer les raidillons. On attaque alors la terrible ascension qui précède
la B42, le sommeil nous gagne vraiment en poussant nos vtt. Nous décidons de
faire une pause sommeil de 10mn afin de retrouver de la lucidité pour cette fin
de course. Colo nous réveille en criant : « hé on n’a pas
entendu le réveil !» on regarde nos montres avec angoisse, combien de
temps avons-nous dormi finalement ? ouf 15mn ! On repart sur un bon rythme puis
on engage la descente compliquée en orientation vers la B42. En approche on
aperçoit des frontales et on se dit que les 4 Fabulous Mountain Raiders sont de
nouveau devant nous ! Mais surprise, ce sont les Espagnols de
Columbia ! La B42 n’est pas à ce carrefour, nous continuons et après
s’être recalé au carrefour suivant, on revient sur nos pas en se disant que le
poste était bien au carrefour des espagnols. A cet endroit, plus de Columbia et
pas de balise, on cherche, on se recale en contrebas et au bout de 15-20mn,
nous avons la certitude que la balise est manquante et nous sortons pour la 2ème
fois de la course notre appareil photo pour prendre le cliché du carrefour
comme l’indique le règlement dans ce cas-là. On repart ultra motivé car il
reste encore des kms avant l’arrivée et on estime que les Columbia sont 20 à 30
mn devant nous.
Après une traversée de route, nous faisons une coupe à
travers bois pour rejoindre la piste principale. Très rapidement nous
retrouvons les espagnols qui semblent très marqués par la fatigue et atteint
par l’absence de cette balise. Discussion froide et brève, nous continuons dans
cette forêt 5 minutes ensemble puis à un croisement, ils s’arrêtent et
hésitent. Avec Romu on est très bien calé et il nous semble évident de prendre
à droite pour rejoindre la piste principale. Les Columbia ne nous suivent pas…
On ne le sait pas encore mais on est en train de prendre notre envol vers la
victoire sur ce RIF 2015 fou fou fou… On roule à fond en imaginant la tête de
nos amis et supporters devant leur écran d’ordinateur…
On enchaîne bien sur les successions de croisement, on
scrute au sol les traces de vtt mais rien nous semble- t-il. Au CP suivant nous
voyons avec plaisir les Chauds Patates (raidaventure.fr), qui attendent après
avoir été shunté. Il nous confirme qu’on
est en tête. Discussion avec le boss Bahuaud… puis nous filons vers les derniers
postes. Pas simple cette fin de course, une longue crête, on pousse on roule un
peu. Romu mène l’orientation avec brio. Il y a de plus en plus de monde aux CP,
Hervé et Vincent font sonner les cloches, les émotions nous transpercent. On
est en train de gagner ce RIF 2015 24h après avoir failli le quitter… Le raid
aventure c’est fou comme sport mais tellement magique. L’émotion est collective
sur les derniers kms, nos regards croisés sont chargés, intenses. Je gratifie
mes copains d’un magnifique soleil à 1km de l’arrivée… Rien de cassé, on peut
franchir la ligne sur nos vtt après presque 82h de course, 2h devant Columbia
qui aura vraiment mal terminé et 6h devant les brillants FMR en souffrance sur
cette dernière section. Champagne !
Ce raid in France 2015, on n’est pas près de l’oublier… on a
su faire le dos rond, se montrer très efficace dans les parties techniques, orienter
de façon sûr à plusieurs. On a été généreux, solidaire et plus que tout notre
mental et notre expérience ont fait la différence.
Un immense respect pour Colo, « césar du don de soi
2015 », une immense admiration pour l’infatigable Sandrine qu’on suivra
avec attention sur la diagonale des fous 2015, une immense découverte en Romu
qu’on se garde au chaud dans l’équipe pour l’olympiade à venir…
Thomas, Nico, Karine sont venus dans l’Ain pour l’arrivée et
pour nous ramener à la maison, ce geste aussi on ne l’oubliera pas. 400team, c’est
une grande famille de 50 adhérents avec aussi des jeunes qui commencent à nous
pousser à l’entrainement. Cette victoire est celle de toute une association dynamique
et qui œuvre pour le développement de ce magnifique sport.
Enfin un grand merci à nos partenaires sans qui tout cela ne
serait possible :
Notre fidèle équipementier Raidlight basé en Chartreuse,
La société Naturex, basé sur Avignon, nouveau partenaire qui
sera d’une aide précieuse pour la finale au Brésil.
Hoka, pour ses chaussures dont certains membres du team sont
addicts !
Le mot de la fin pour les organisateurs du RIF :
Un grand merci bien sûr, autant de temps toute l’année pour
nous coureurs… merci pour cette générosité. Vous êtes une grande famille qu’on
aime retrouver. J’espère que vous aurez longtemps cette énergie et que raid in France
durera encore et encore. Il y a tant de beau coin en France à explorer. Nous
connaissons maintenant beaucoup mieux l’Ain.
Nous avons vraiment apprécié ce parcours, sa diversité, les
belles sections vtt, les difficultés d’orientation (sauf la section 1… mais ça
on va l’a déjà dit !), la variété des disciplines proposées. Merci Pascal, merci Thierry, merci à toute l’équipe
Raid in France, on sera là bien sur l’an prochain…
sébastien
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