400 Team Raid Nature Multisport

Venez découvrir les résumés, photos et commentaires des raids natures multisports, entraînements et autres moments de vie de l'équipe 400 TEAM à travers la france...

Monday, May 13, 2013

Expédition Africa : à en perdre le nord dans le sud !




Epilogue :
Nous venons de pointer le dernier poste dans une météo dantesque, le mauvais temps s’est installé, pluie fine, vent et visibilité nulle. Les Américains sont maintenant derrière et on a entrevu les lampes des Suédois. Tout est possible, nous pouvons créer l’exploit sur cette dernière section très compliquée au niveau de la navigation. Il nous reste à rejoindre l’arrivée. Il faut remonter au sud la chaîne de montagne puis trouver la petite porte de sortie au milieu des falaises. Il est 4h du matin, Adrien propose de quitter la rivière et de grimper sur la crête, une belle trace semble nous emmener au paradis. Hélas c’est un cul de sac, on tourne en rond, nos boussoles nous étonnent par les directions proposées et au bout d’1h d’hésitation sans réussir à retrouver la rivière, nous décidons de poser la tente et d’attendre le jour. Nous sommes trempés, frigorifiés. Entrer dans cette mini tente à 4 n’est pas une simple affaire, on se cale comme on peut. L’eau rentre, Sonia grelotte et Tom décide de faire un 180 au milieu de notre pause ! A 6h30, le jour est là et la visibilité un poil plus importante. Il nous faut un monstre de courage pour sortir, remettre nos affaires trempées et froides. Nous transformons nos 2 duvets alupacks en vêtement de survie. Un trou pour la tête, 2 pour les bras ! Sonia et moi ressemblons  à un bonhomme Michelin. Tom à sa couverture de survie en protection ultime et Adrien le guerrier se contente de ses micros couches. Nous retrouvons notre cours d’eau protecteur et remontons sur la bonne crête, le moral revient et nous pensons que nos adversaires sont dans les mêmes conditions.  Il nous faut maintenant trouver la sortie dans ce chaos de falaise. Nos boussoles deviennent folles, elles n’indiquent pas les mêmes choses, changent de direction chaque seconde. Nous partons à l’ouest sans s’en rendre compte et descendons au nord  au lieu du sud. Nos supporters devants leurs écrans doivent devenir fous ! Tom est très inquiet, Sonia s’accroche mais avec Adrien  nous ne trouvons pas la solution. On se recale sur la crête,  nos montres semblent moins désorientées que nos boussoles et nous indique enfin le bon sud. Après de nombreuses hésitations, un coup de fil à Stéphan, nous trouvons enfin une sortie. Nous rentrons à pied  le moral dans les chaussettes, pensons que ce coup de fil nous disqualifie. A l’approche de l’arrivée et après avoir observé des babouins s’épouiller avec excitation, Piou nous annonce que toutes les équipes ont utilisé leur téléphone et que nous sommes toujours dans la course. On sprint comme des fous pour sauver ce podium très mérité. Nous franchissons cette ligne à 14h en 3ème position 25’ seulement derrière les américains. Soulagés, fiers, heureux … 

Mais avant ça:

 Départ : La magie du Drakensberg
Nous sommes libérés de cette longue attente à 6h30 lundi matin. 3 jours que cette belle montagne du Drakensberg nous tend les bras. On part vite avec nos amis suédois sur ce long trek de 75km. Quelques équipes s’accrochent mais nous nous échappons petit à petit avec Silva. Très rapidement nous nous apercevons qu’ils ont l’intention de rester avec nous toute la journée. Les mêmes choix et aucune tentative de nous semer au physique ! Les paysages sont grandioses, nous franchissons d’immenses échelles pour atteindre le plateau à 3000m, nous pointons un Cp en haut de la 2ème plus haute cascade du monde (980m).  Nous évoluons ensuite de longues heures sur ce no man’s land incroyable. Magique ! La forme est là et le moral au plus haut. La nuit tombe au moment de la descente et nous pensons aux équipes qui vont devoir évoluées difficilement  de nuit sur le plateau.  
Je tourne avec ma petite caméra des images fabuleuses de l’intérieur de la course. En bas d’une descente très chaotique, nous pointons le dernier cp et apprenons que 3 équipes  Africaines sont déjà là ! Elles ont emprunté un passage délicat qu’on nous avait clairement déconseillé au breefing. Une chose est claire maintenant, il va falloir compter avec les locaux ! Ils jouent à domicile et nous n’avons  pas tout à fait les mêmes cartes…en main !

Section 2 : A l’attaque
Nous faisons une transition express et attaquons cette courte section vtt en 2ème position. Il fait nuit et Adrien nous fait son festival habituel en navigation nocturne vtt ! On dépose les sudaf Cyanosis. On avale les pistes et routes à une vitesse super sonique et nous terminons cette section en tête avec une petite avance sympathique ! De quoi attaquer l’interminable section canoë plus sereinement…

Section 3 : Baignades diverses          
C’est donc déjà le moment d’aller sur cette section de 75km de rivière et lac. Sonia semble sereine et cela me rassure. Stephan l’organisateur ancien militaire genre section d’assaut a choisi de placer les bateaux de l’autre coté de la rivière. Soit on traverse à la nage, soit on fait un grand grand tour à pied pour l’éviter ! Bon le choix est vite vu, on nage les 250m. Il fait si froid dehors que l’eau nous parait douce. C’est la première fois de ma vie que je prends autant de plaisir à nager dans une eau à 18 degrés… Résultats : 1er Tom, 2ème Seb, 3ème Sonia, 4ème Adrien. La sortie est plus difficile, le froid est vif et on se change au plus vite auprès du feu proposé par les « marschals ». Ce sont des jeunes étudiants  un peu perdus parfois mais fort sympathiques embauchés par les organisateurs.
Sonia a enfilé sa tenue de cosmonaute et nous voici lancer en pleine nuit sur un premier lac. On hésite un peu et on a du mal à s’orienter. Cyanosis nous double rapidement sur un premier barrage qu’on doit contourner à pied. Visiblement ils connaissent là encore un passage secret… Silva revient aussi sur la rivière suivante et nous restons au contact un petit moment. Mais nos bras sont trop  petits et le froid  saisissant. Le lever du jour ce mardi  est très apprécié.  La température remonte et nous captons chaque rayon de soleil avec joie. Encore un barrage à contourner et nous voici à l’approche d’une zone de rapide annoncée classe 2! Enfin nous allons prendre de la vitesse et terminer plus vite. Les Sudaf de Merrel nous doublent à grande  allure. Nous passons les 2 premiers rapides  avec facilité mais nos bateaux très chargés sont instables. Puis cela devient du rodéo, on est dans une zone plutôt classe 3 et 4 !!! On se renverse, on perd le sac de Sonia, coincé au milieu du rapide. Je tente et réussit une manœuvre osé pour le récupérer. Ouf ! Sur le rapide suivant, on voit en contre bas les Merrels en vrac ! On décide de poser Tom et Sonia avec les sacs et on descend avec Adri seul dans notre bateau. Je me rate et me fait secouer, je termine à la nage en sautant de bloc en bloc en récupérant au passage bateau pagaie gourde… Tout sauf ma caméra perdue à jamais avec ses images fabuleuses dans ce rapide classé 2 par Stéphan !!! Je suis terriblement déçu, ce film de l’intérieur aurait été fantastique… Autant vous dire que les rapides suivants, on les contourne en portant les bateaux sur des blocs rocheux énormes. Nous qui pensions prendre de la vitesse ! Encore 20km de plat, on a plus de bras, les lacets de cette rivière sont sans fin. On décide de couper le dernier par une petite bande de terre où l’on croise des zèbres !  Sur le lac final, on voit deux équipes devant nous et cela nous redonne un peu de force. On termine cette section  4ème mais on a limité la casse… Il est 15h et on navigue depuis minuit !
Section 4 : Danse avec les girafes et feu de brousse
Cette longue section de vtt nous fait passer dans un premier temps dans une réserve. Stéphan nous avait dit « attention au Rhino » ! On est plutôt content de retrouver notre vtt, et le moment qu’on va vivre est magique, nous apercevons très vite des antilopes et des girafes au loin. Puis le Rhinocéros au loin aussi ouf ! Puis un rapide crochet dans la réserve nous ramène du coté des girafes. Elles sont à 10m de nous et se mettent à courir. Quelle grâce, on a l’impression qu’elles sont au ralenti ! Dans la descente qui suit, on est obligé de freiner pour éviter d’en percuter trois qui nous coupent la route… Nous vivons un moment unique! Mais il faut bien sortir de la réserve car si le rhino ne nous a pas mangé, on a décidé nous de manger du Sudaf sur cette section !  On attaque sur nos supers vtt Chiru et Cube. Le 29 pouces est idéal sur ce genre de tracé. On dépose très rapidement Cynaosis le visage toujours aussi sombre puis plus tard les Merrels qui visiblement ne s’attendaient pas à cela. C’est bon ça ! Au loin nous apercevons un incendie, un feu de brousse. Bien entendue on doit passer à coté, trop fort cet organisateur ! La piste longe le feu et le spectacle est étonnant. 2 locaux nous regardent passer. Scène étrange…Nous sommes très en jambe et Adrien se débrouille comme un chef. On perd 2 fois 20 minutes bêtement sur la recherche finale de postes mal placés sur la carte. Dommage. On termine sur un sentier en descente mémorable. C’est la pause de 6h bien méritée 2h environ derrière Silva ! On nous offre à manger et à boire. Au lit !

Section 5 : Drakensberg bis
Pendant notre pause, les 2 équipes de Sudaf et les américains de Tecnu  sont arrivés. Ils sont à 1h de nous. A 6h du matin  mercredi, nous nous engageons pour ce 2ème trek annoncé à 55km. On progresse bien sur une longue ascension très verticale. Puis un poste en aller-retour pour éviter le passage par un pas qui semble très compliqué. On cherche ce poste un long moment qui n’existe pas car c’est un marschal qui doit nous pointer. On ne le sait pas et on perd du temps bêtement. Ce dernier ne sait pas où se positionner. Sur le retour on croise les 3 équipes en chasse. L’une d’elle a volé les bâtons d’Adrien qu’on avait posés sur le bord, ce qui le rend furieux et accentue son petit coup de moins bien… Sonia le tracte et avec Tom on porte son sac à tour de rôle. Les paysages sont toujours sauvages et grandioses. On redescend vers un semblant de civilisation par un canyon à la végétation luxuriante. Quel contraste avec le plateau désertique juste au-dessus ! Encore un moment magique. Nous traversons une  sorte de camping qui dispose d’une superette. On fait le plein de boissons et de chips et on repart pour une nouvelle ascension sur des chemins qui n’existent pas. Adrien est tellement concentré sur son ravitaillement qu’il en oublie une 2ème carte qui proposait un sentier très direct pour monter sur le plateau. 1H de perdue… La nuit tombe déjà, ce trek est interminable, notre moyenne horaire infime. Sur le plateau, les frontales de 2 équipes sont visibles proche de nous. Quelle course ! On doit maintenant évoluer de nuit et trouver le départ du canyon qu’on doit descendre par 5 rappels successifs. C’est délicat mais on s’en sort. Le premier rappel de 28m est très humide. Ambiance très raid aventure, on est en autonomie, on doit descendre les blocs humides et trouver nous même les départs des rappels. Sonia s’en sort très bien et le froid n’est pas trop saisissant. On sort du canyon, descend le long d’une crête pour chercher une dernière balise genre chasse au trésor le long d’une rivière. Adrien traverse la rivière plusieurs fois et après une petit heure de recherche  la trouve enfin ! C’est la fin de cette section d’anthologie où l’on a perdu du temps alors qu’on pouvait creuser l’écart sur nos poursuivants et revenir sur les Silva. Dommage mais quel plaisir pour les yeux et les sens. 
Section 6 : 145km à vtt, le mano à mano avec les américains
Après une petite sieste, nous repartons derrière les américains plus rapide sur la transition. Le tracé est très très roulant. Au bout d’1h, Adrien après une première hésitation dans une zone très compliquée fait un choix d’itinéraire magistral qui nous permet d’arriver en contre haut des américains. On les dépose non sans plaisir et fonçons comme si on faisait un prologue de 5km. On est toujours aussi bien physiquement et on pense ne plus les revoir… Mais un américain ne lâche pas l’affaire comme cela ! A mi-chemin de cette section et après avoir traversés quelques villages de brousse. Ils reviennent au petit matin de ce jeudi avec puissance face au vent qui vient de se lever avec vigueur.  Scène étonnante, l’un d’eux a le dossard d’Adrien, il s’est trompé en partant cette nuit et Adri ne s’en était même pas aperçu ! Nous discutons un petit moment. Echange sympathique. Puis ils placent une attaque sur la route afin qu’on ne puisse se protéger du vent derrière eux.  S’en suit un mano à mano mémorable durant 5h. On passe, ils repassent… Nous gagnons d’un poil une  longue ascension que nous effectuons en se tractant les uns les autres, en poussant, portant les vtt. On s’arrête à une rivière pour boire, eux non et ils terminent la section 5’ devant nous ! Nous sommes au bord d’un lac, on mange des hamburgers et on prépare le final !!! Nos caisses vtt ne sont pas là, cela nous donne un bonus temps pour l’arriver. On en profite pour dormir un petit peu. 

Section 7 : Kayak raccourci
Les organisateurs ont eu la bonne idée de raccourcir la section. De plus à 18h ce jeudi, le vent est tombé. On traverse le lac d’abord sereinement puis le mauvais temps se lève, vent de face, vague. Je commence à me demander si on va pouvoir rejoindre le bord. Finalement au bout de 2h de lutte acharnée, on arrive à la dernière transition. On met du temps avec Sonia à se réchauffer au bord du feu ridicule…

Section 8 :Drakensberg 1, orienteurs 0 !
Les suédois sont 3h30 devant et les américains 1h. La carte est compliquée et on se dit que tout est possible. Le moral au beau fixe et nous partons pour notre dernière nuit de course. Le brouillard est épais, la visibilité est très réduite. Très rapidement nous retrouvons nos nouveaux amis qui sont bien content de se recaler sur nous pour monter sur une crête. Plus haut on aperçoit des frontales suédoises… Ca sent bon tout ça. Nous réussissons à nous débarrasser de nos encombrants adversaires et Adrien nous fait un festival d’orientation de nuit sans visibilité en se calant sur les cours d’eau. La chance nous sourit aussi car on trouve un chemin non carté qui nous emmène au poste 50, dernier poste du raid !
La suite vous la connaissez… 
                                                                                                       
Conclusion :
Voilà la magie du raid  expédition. Des sensations fortes, des découvertes magiques, une aventure collective puissante où l’on se doit de ne faire qu’un pendant 100h ou plus.
Ce raid confirme je pense notre potentiel dévoilé lors du dernier raid in France 2012. Ce n’était visiblement pas un coup de chance. Nous avons encore une marge de progression et de grandes aventures à vivre ensemble. Adrien, Sonia, Tom, ce fut grandiose, fort, beau, intense… On n’est pas prêt de l’oublier !
seb

3 Comments:

Blogger Gaëtan Janssens said...

C'était bien bon ce petit récit, j'étais perdu avec vous dans le froid et la pluie. Vous avez été grands.
A bientôt!

13/5/13 07:00  
Blogger Tatatété said...

j'attendais ce petit compte rendu avec impatience : mettre des mots et des images sur ce tracé GPS suivi avec émotion, frayeur et impatience pendant 4 longs jours!!!vous avez fait une belle équipe et une belle course; bravo et merci au capitaine...
Thérèse Lhermet

13/5/13 15:32  
Blogger Mr RED said...

tout simplement énorme ce que vous avez fait...et effectivement à suivre en live, le stress est monté...et avec des décalages d'infos entre la trace GPS et le tableau de bord des CP !
super CR également, on comprend d'autant mieux la perf que les conditions météos n'ont pas été au rdv...
belle équipée :)))))

21/5/13 00:08  

Post a Comment

<< Home