Raid Gallaecia, une victoire après une battle franco française!!!

Vendredi 12 mai 2017:
Qu'est ce qu'on se met avec les ptits jeunes de FMR. Tournées de bière sur tournées de bière , pizza à volonté. On échange, on partage, on rigole, on refait la course... c'est ça le raid!
Raid Gallaecia 2017 Espagne. Retour sur une battle 100% française au final dément et stressant:
Jour 1:
As Pontes lundi 8 mai 2017, après 3 jours de transport et de préparatifs, nous voici enfin au départ de cette course dans cette ville industrielle. Les immenses cheminées de la centrale en toile de fond, nous nous élançons pour un trail de 11km...à fond! Le ton est donné, on se place en tête de course dans un groupe de 5 équipes. Après une transition éclaire, nous embarquons les premiers sur une jolie rivière pour 48 km de kayak . On attend pas très longtemps avec Tom pour se mettre dans l'eau! Les équipes Suédoises, Tchèques et Estoniennes ne tardent pas à nous dépasser. On tente de s'accrocher mais Sonia est crispée et en sur régime! On prend notre rythme, on passe les portages et poussages sans encombre avec nos chariots adaptés au bateau. Les FMR eux n'ont pas cette chance et doivent porter sur plusieurs centaines de mètres! Après un aller retour pénible sur un lac, on repasse en rivière au bord de la centrale. On pousse souvent dans une eau bien chaude... La rivière s'élargit et de nouveau on pagaie les deux bateaux "roue dans roue". Romu bien concentré dans la carte reste dans le bon bras de rivière au contraire des 3 équipes de tête! Du coup on réalise l'exploit de finir cette section en 2 ème position à 5mn des Estoniens. C'est un holdup!
Bon la course est encore très groupée car nous sommes 6 ou 7 équipes à nous mettre à poil pour enfiler des habits secs. On repart avec Cyanosis, les sudafs vainqueurs du dernier raid au Paraguay. On les dépose et on se lance sur ce premier long trek de 35km. On passe en mode attaque. Marche rapide en côte, course dès que c'est plat. Les paysages de collines sont agréables. La végétation est agressive et on prend soin de rester sur les sentiers. On aperçoit les Estoniens devant qui semblent progresser à la même allure que nous... Les balises s'enchaînent, on découvre un beau monastère puis la nuit tombe vers 22h au moment du passage de la carte ign 25000 à une carte de co au 15000.
Nuit1:
Les organisateurs nous avaient prévenu de la grande difficulté de ce passage de nuit alors nous assurons notre cheminement jusqu'à la B 15. Heureux de notre sans faute, on se déconcentre sur la suivante et on y laisse des bouts de peau dans la plante "toxo" et 15-20 min... On aperçoit des frontales qui reviennent. On pointe à la transition 3 toujours 2ème mais les écarts sont minces entre les 10 premiers.
On enfourche enfin nos bicyclettes. Cela fait du bien de changer un peu de groupes musculaires! On roule plutôt à un bon rythme mais FMR revient fort sur nous. On en profite pour faire une petite boulette! Et puis un peu plus tard c'est la grosse tuile. Sur un chemin chargé de branches d'eucalyptus, Romu entend un bruit sourd sur sa roue arrière. Après inspection, on constate 3 rayons cassés... inquiétude générale.. Après avoir mis une chambre à air, on remonte la roue. Elle est complètement voilée mais elle ne touche pas encore le cadre. On peut repartir mais pour combien de temps... Du coup on se retrouve en compagnie des suédois de Sweco puis dans un peloton de 5 équipes dans des zones complexes de portage. Romu pas plus inquiet que ça pour sa roue tombe de sommeil comme à son habitude la première nuit.... On rentre tranquillement au parc T4 où les 2 équipes de tête sont en train de se préparer. Notre galère de la nuit ne nous a pas coûté trop cher....
Jour 2:
Nous repartons 3ème de l’AT pour attaquer au petit matin la section trek canyon cordes nages de 64km "I will survive". On mange en marchant au départ sur la route. Puis prenons un rythme correct pour une ascension des plus raides. Tom apprécie bien mon élastique rouge tandis que Sonia comme depuis le début de la course trotte comme un lapin! Nous atteignons le départ du canyon avec un retard de 30 minutes sur la tête de course. Un beau rappel sous cascade de 50 mètres nous permet de rentrer dans le canyon. Les Estoniens sont encore là et commencent leur progression. On apprend qu'ils leur manquent 2 baudriers. Ce sont les champions du monde des pénalités ceux là: 4h de plus dans la besace ! On gère bien ce rappel où Romu fait le show! Plus qu'un canyon c'est une rando aquatique que l'on réalise. Puis on évolue sur un sentier où l'on passe en mode attaque... Et ça paye car on rattrape les deux équipes de tête au moment de la première traversée de rivière. On nage 50m dans une eau froide sans enfiler les combinaisons au contraire de FMR. On poursuit sur le même mode.... A l'attaque et on dépose nos compagnons! On atteint la côte magnifique. Encore un peu de soleil,des averses aussi, des falaises, de belles couleurs variées, des plages sauvages. Un grand moment de raid. Le temps se gâte et les orages menacent en cette fin d'après midi. On s'en prend un beau sur la tête juste avant de nager une nouvelle fois. On décide cette fois d'enfiler les combinaisons afin de nager avec et de finir la section sous la pluie. FMR en profite pour recoller et nous nageons ensemble. Un dernier poste avant de rejoindre l’AT6 nous prend la tête. La carte contrairement à toutes les autres est complètement fausse à cet endroit et c'est une vraie loterie... C'est alors que notre spécialiste chercheur de balise entre en action. Tom nous trouve la barrière en bord de lac au feeling... Ouf. On pense avoir perdu dans l'affaire 20mn mais c'est le contraire qui se passe puisqu'on termine the section avec 20mn d'avance sur FMR et les Estoniens. La nuit tombe et on décide comme les autres de dormir 1h dans le gymnase.
Nuit 2:
On repart en même temps que FMR pour une petite section vtt. La battle peut commencer... car on ne reverra plus les Estoniens de la course! On roule un temps ensemble, on se trompe également ensemble ! Malgré tout on semble plus en jambes qu'eux et on part seul dans une ascension très raide que l'on fait en poussette! La pluie est très régulière, Romu oriente car de nuit je n'y vois plus rien sur ces cartes humides et brillantes... moi qui me prenait pour Highlander, c'est raté! On atteint l’AT 7 avec une petite avance. On repart vite, enfin So So a un peu de mal pour tout vous dire aux transitions mais faut bien lui trouver un point faible sur ce raid😉
Ce trek de 15km ne semble pas simple. Les postes 32 et 33 notamment. On tourne un moment autour du premier avant de le découvrir dans des buissons. FMR arrive sur zone quand on en sort... Le poste 33 lui est un vrai casse tête, on a besoin de se recaler 2 fois, Tom est en stress et ne veut plus me suivre le bougre alors que je suis enfin sur la bonne voie. On finit par le trouver en même temps que les minots des montagnes. On attaque à nouveau dans la descente pour arriver à l’AT seul. Petite restauration rapide offerte par l'organisation comme à d'autres AT.
Jour 3:
Nous débutons au lever du jour la longue section de vtt du raid. 75km. Ça grimpe pendant 2h ou presque. Les montagnes sont recouvertes d'éoliennes comme depuis le début de la course. Notre rythme est correct. Personne derrière, on pense avoir au moins 30mn d'avance. Encore de belles vues cotières, un beau village, une belle poussette... la fin de section est très roulante et sans difficultés. On roule fort avant une petite co sur carte IOF bien décevante par sa facilité mais jolie par son contexte en bord de mer. Les averses en ce 3ème jour sont constantes et pénibles.
Le vtt suivant est plus délicat en navigation. De plus la balise au niveau de la chapelle a disparu et on la cherche trop longtemps filmé par les drones de l'organisation. Nous atteignons ensuite la ville de Ferreol sous des trombes d'eau. L’AT 10 se situe dans un centre commercial et on est accueilli par un speaker tellement volubile qu’on se demande même si la course n'est pas déjà terminée... La nuit tombe et on décide de faire notre 2ème repos d’une heure après avoir mangé une part de pizza délicieuse mais petite!
NUIT 3:
Les FMR sont toujours au contact et à notre réveil, il semble vouloir faire de même et écourter leur propre repos...
On s'engage de nuit en pleine ville pour un nouveau trek de 33km. Sortir de cette ville est vraiment pénible et bien loin de l'esprit nature... mais l'organisation est tellement au top depuis le début... Romu prend de nouveau les reines nocturnes. Il pleut toujours et encore. Je me régale des nouvelles barres salées concoctées par le laboratoire de Naturex accompagné d'un petit expresso! On longe enfin une rivière et on est trempé... La première balise est sous une cascade grandiose. Romu décide alors de nous faire faire une belle grimpette sauvage pour éviter du dénivelé. C'est l'instant aventure du raid. On s'en sort avec quelques égratignures et on choisit par la suite un itinéraire roulant. Je me baigne un peu pour pointer la balise suivante de l'autre côté de la rivière. Et en remontant on croise les jeunes loups en approche du poste... Le mano à mano se poursuit. Ils lâchent pas l'affaire! Pas moyen de finir tranquille...
Via une grande descente on rejoint une nouvelle rivière. On hésite à la traverser à pied dans le désespoir de trouver le pont. Mais on finit enfin par le trouver peu avant l’AT. Il est 6h du matin et on s'habille vite pour la dernière section kayak de 24km. On enfile nos combinaisons de peintres à 5 euros et en avant... Les FMR ne sont pas encore là et ça donne le moral. Enfin très vite le sommeil nous gagne et l'enfer du kayak de nuit commence. On dort et notre coup de pagaie est peu efficace! Le jour se lève et les hallucinations sont multiples. Je vois plein d'animaux en lieu et place des rochers.
Jour 4:
La tempête en pleine mer nous réveille. On se prend un beau vent de face! On s'abrite comme on peut... on lutte ensuite contre la marée pour rejoindre la balise. Au retour, on croise beaucoup trop vite les frenchies des montagnes. Cela nous donne un coup de fouet et on pagaie enfin fort pour le retour au port. Romu trop habillé sous sa combinaison a chaud. On débarque et effectuons une transition express pour débuter le dernier trek. Les organisateurs toujours aux petits soins nous servent pâtes et café chaud que l'on ingurgite en 10 secondes...
On quitte la transition en courant pour le dernier trek de 23 km. Les FMR sont en approche... On attaque fort mais rapidement Romu se sent mal. Coup de froid puis coup de chaud l'ont plombé et un mythe tombe dans le monde du raid français sous l'oeil des caméras espagnols. Le Ciotadin accroché à une laisse... On enchaîne les postes correctement, traversons un jolie village et pour la 4ème fois devons rentrer dans la ville de Ferreol pour récupérer nos vtts au centre commercial car ici l'organisation ne déplace pas les vtts et beaucoup de section se font en boucle. On met Romu au lit 5 minutes et on prépare la suite. On trâce l'itinéraire du dernier vtt. Je me creuse la tête pour ne pas rater un itinéraire plus rapide...
C'est parti pour la dernière section du raid, 45km de vtt pour revenir à As Puentes. Sitôt sorti du centre ou presque on croise les FMR... une nouvelle fois... une dernière fois?
Romu est toujours dans le dur, Tom a la carte pour me contrôler... mais perd la petite fiole de lubrifiant Squirtlub dont on aurait bien besoin à ce moment. On saura après que Louis tombe dessus juste derrière nous et en profite pour en mettre sur leur vtt... On est dans un faux rythme et on se traîne clairement. Je finis par dire à Romu qu'il n'est pas question que le scénario de l'Australie se répète, pas question de se faire doubler au sprint! C’est le déclic, on passe les dernières éoliennes où FMR nous aperçoit mais nous non... On accélère en voyant l'immense cheminée de la centrale signe de l’arrivée . Les spectateurs sont de plus en plus nombreux comme ce mec en bmw qu'on a vu toutes les nuits. On sent la pression qui monte, un truc se passe, les jeunes doivent revenir derrière . On est à fond maintenant, il reste 2 postes qui semblent bien compliqués... On roule à fond et orientons à pleine vitesse. Vive la préparation vtt'o... Je dépasse la trâce qui mène au poste 57, demi tour de 200m... Sont ils passés devant, non semble t'il car une seule trace de vélo dans la boue... La zone est complexe, Tom la fouine nous trouve le poste petit pont de bois. Plus qu'un... Il enchaîne et on trouve le poste 58 dernier du raid assez facilement...retour à la ville à mag2... On est toujours à fond dans la ville, toujours... Enfin la ligne, la délivrance, la joie intense. On s'embrasse on s’enlace et on s'embrasse à nouveau. Cette victoire en coupe du monde à l'étranger, on la tient enfin et qu'elle est belle...
MERCI les FMR de l'avoir rendu si difficile et donc si belle. Clément aime nous chambrer avec notre âge. Les vieux sont encore dans la place gamin😉
IMMENSE merci à Pablo et son équipe pour cette grande qualité d'organisation. Les cartes sont travaillées, les tracés bien étudiés, les postes posés et vérifiés juste avant notre passage, et les à côtés du raid sont parfaits notamment une cérémonie de clôture digne de ce nom.
Sonia pour son retour après 4 ans de retraite était au top de sa forme. Ce raid Gallaecia sera pour nous une référence de performance physique, les écarts à l'arrivée avec les grosses écuries étrangères en témoigne. Vivement la suite. Et nous comptons sur nos copains pour réaliser le doubler au RIF dans 3 semaines✌...
Hasta la vista!
Parcours : https://www.strava.com/activities/988804796
Cartes : https://tracktherace.com/…/live/news/mapas-mapas-y-mas-mapas
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