400 Team Raid Nature Multisport

Venez découvrir les résumés, photos et commentaires des raids natures multisports, entraînements et autres moments de vie de l'équipe 400 TEAM à travers la france...

Saturday, June 28, 2014

400 Team Raidlight - Victoire Scratch-Mixte sur le Raid Vallis Clausa 22 juin 2014

Après un début de saison plutôt axé VTT, mais quand même 2 raids multi où je n'ai pas été des plus performants, j'avais inscrit le Raid Vallis Clausa à mon calendrier.
Mon implication sur Les nombreuses organisations du club de CO sur le 1er semestre 2014 m'a pris énormément de temps et a limité mes volumes d'entraînement.
Avec juste 3 semaines de reprise d'entraînement sérieux en course à pied, j'espérais ne pas être trop à la rue avec Sonia toujours très performante en trail et qui fait équipe avec moi.

Elle me rejoint à 5h du matin à la maison.
On charge les affaires et après 1/2h de route pour rejoindre Fontaine de Vaucluse pour récupérer les dossards. J'ai laissé la tige téléscopique sur mon Chiru Pulse, considérant que je n'aurai normalement pas besoin d'utiliser de laisse pour tracter la Miss. Tchatche avec les collègues de VAE et quelques raideurs connus, mais il ne faut pas perdre de temps pour l'aller/retour à l'Isle sur la Sorgue pour poser les VTT.

Après le briefing, le départ est donné à 7h pour 48km environ de CO, canoe et VTT.
Ça attaque par une CO sur carte IOF, pour les légendes, mais pas trop pour la précision. Je connais un peu le terrain, mais pas trop la carte. L'ordre des balises est libre, mais on est nombreux à prendre la même direction. Sonia et moi arrivons en tête à la balise 1 située dans un vallon. J'arrive devant une haute falaise non cartée. Je pars sur la gauche pour retrouver un vallon. On farfouille sans rien trouver. Je sens qu'on est un peu esseulé et on repart vers la falaise où on trouve finalement la balise au pied. Vraiment pas précise cette carte !
Les 5 balises suivantes sont trouvées facilement. Puis croyant reconnaître sur la carte un chemin connu, je pars un peu à l'instinct sur la balise suivante. Mais on se retrouve vers des maisons que je n'ai pas remarqué sur l'itinéraire vers la balise. A l'évidence, on est parti beaucoup trop loin. Je me recale rapidement sur la carte et on rejoint enfin la balise après un gros détour.
Au passage, je me rends compte que l'ordre que j'ai choisi n'est peut-être pas le plus rapide en ayant considéré que le passage sur l'aqueduc ne permettait pas de redescendre vers la base de canoë. On prend un sentier qui doit nous amener après une petite coupe vers une grosse piste. Sauf que le sentier disparaît et on se retrouve à errer dans la broussaille en traversant au passage une bonne falaise.
On retrouve la piste et la dernière balise, avant de rejoindre l'embarquement canoe.
C'est vraiment très mal parti. On avance vite, mais ça ne compense pas le temps perdu sur l'orientation.
Je me fais sans surprise chambrer par les copains de VAE.

Le canoë se déroule plutôt bien : bonnes trajectoires avec les pagaies simples, marches franchies sans problème. On remonte quelques équipes, dont certaines auraient tendance à tourner en rond.
Après le débarquement du canoë, il faut traverser à pied un bras de Sorgue avec pas mal de courant. Mieux vaut trouver une trajectoire avec pas trop de profondeur d'eau pour éviter d'être emporté. Les soquettes Raidlight sont toujours au top lors des passages aquatiques : tout juste sorti de l'eau, seule persiste la sensation d'humidité, mais pas celle d'avoir une éponge entre le pied et la semelle de chaussure. Un confort incomparable, surtout en raid long.

20 équipes sont déjà parties à VTT quand on récupère les nôtres.
Il va falloir envoyer et faire une grosse CO pour remonter le classement.
Ça se présente bien déjà sur la courte section VTT au road-book puis en parcours balisé où on rattrape Karine et Denis de 400Team Canoë Evasion, normalement en tête du classement mixte à ce moment.

Après avoir rejoint le parc VTT au dessus du Chateau de Saumane et effectué une transition rapide, c'est le départ sur les chapeaux de roues pour la CO IGN , mais en étant plus vigilent sur la carte que sur la 1ere CO.
Je choisis de prendre quasi-systématiquement les trajectoires les plus courtes entre balises, y compris dans le choix de l'ordre de prise des balises. Bien que le bush local soit parfois dense, avec quelques détours ça se passe franchement bien, d'autant qu'on tombe rapidement sur quasiment toutes les balises sans jardiner, même après de grosses coupes.
Fin de CO dans le village de Saumane avec une carte très simplifiée où tous les passages ne sont pas identifiables sur la carte. Ca me perturbe et je change l'ordre de passage pour me remettre dans la carte. Ca passe mieux et on rejoint le parc VTT où tout le monde est surpris de nous voir arriver si rapidement : "Vous avez bien pris les balises du village ?"
Oui, on a tout pris et on sort de cette CO en tête avec personne en vue jusqu'à notre départ du parc.

Le suivi d'itinéraire à VTT débute par une remontée de piste en crête qui se transforme en sentier plus ou moins praticable avec de grosses pierres enchevêtrées et des marches. On passe plusieurs fois en mode "piéton", mais le rythme est élevé.
La montée se termine par quelques lacets avant d'arriver au point culminant où devrait se trouver une balise. Rien en vue, on part donc à l'Est comme l'indique le tracé de la carte. Mais le croisement d'une piste bien visible sur le terrain et sur la carte m'indique clairement qu'on est allé trop loin. On repart à l'Ouest jusqu'à dépasser la position supposée de la balise, mais toujours rien.
On redescent même le sentier d'arrivée où on retrouve l'équipe Pacaventure qui vient donc de nous rattraper. On reprend l'itinéraire de la carte et on trouve cette satanée balise à 300m de sa position sur carte.
Beaucoup d'équipes avaient déjà vu cette balise lors de la CO, mais avec les coupes que j'avais choisies, on n'y était pas passé.
Le suivi d'itinéraire n'est pas trop compliqué, même si le surlignage qui masque le type de chemin, nous fait suivre une grosse piste trop longtemps.
Cette erreur réparée, on rejoint l'arrivée par un itinéraire sur sentiers et pistes bien agréable, avec le magnifique passage sur l'aqueduc du Canal de Carpentras qui surplombe la rivière d'une quarantaine de mètres.
Le pneu arrière de mon Chiru Pulse ayant rendu l'âme récemment, j'avais monté celui de mon enduro qui avait subi une bonne coupure lors de la Transvésubienne. A l’occasion du Vallis, je testait un nouveau préventif tubeless qui avait pu colmater la crevaison et qui m'a paru bien au dessus de tout ce que j'ai déjà testé : aucune perte de pression, malgré quelques passages pierreux où j'ai envoyé sans modération.

Victoire et arrivée groupée avec nos collègues de Pacaventure Romu et Cyril avec qui Sonia et moi avons partagé pas mal d'aventures il y a quelques années sur des raids plus engagés les uns que les autres. Souvenirs !!!
Un podium en tenue Raidlight qui fait vraiment plaisir, avec en prime de victoire de jolis chapeau de paille.

Avec cette victoire en mixte et ex-aequo au scratch me voilà reboosté pour le raid multi, même si le plateau d'équipes n'était pas des plus relevés.
Exit les douleurs rotuliennes, peut-être grâce à mes nouvelles chaussures de trail Hooka...

Fab

Tuesday, June 24, 2014

Raid Untamed New England, USA: forêts vierges, eau, insecte et sensations...




The forks, état du Maine, États Unis. De grandes forêts, des lacs, des rivières, à perte de vue. Nature sauvage et inexplorée par endroit. Une densité de population digne des grands déserts africains... Voici le lieu de course de la manche de coupe du monde de l'untamed new england 2014.

Après un long voyage et trois jours de préparation, nous voici sur la ligne de départ le mercredi 18 juin en compagnie de quelques uns des meilleurs teams nord américains, suédois, espagnols et du team  France. Il est grand temps pour Colo et Tom qui ne tiennent plus en place depuis 48h, excités comme des puces.
Audrey qui elle n'a fait que dormir ou presque semble sereine. Je suis pour ma part heureux à l'idée de revivre enfin la grande aventure 14 mois après l'Afrique du sud.

Top départ à 10h30 par un prologue co sur une carte déroutante... Les équipes s'observent et chacun tente de se caler avec les éléments rencontrés. On trouve le premier poste et on enchaine bien sur le 2ème , on est en tête!!! Cela nous permet de voir notre premier moose, une espèce d'immense caribou. Colo est aux anges car c'était son objectif premier, voir un moose! Et hop petite erreur, je prends une des nombreuses mauvaises pistes non cartées et on termine donc ce prologue autour de la 10ème place  à 5minutes des premiers. On embarque sur nos canoës de trappeurs pour  5 miles face au vent sur un immense lac parsemé d'îlots. On prend un bon rythme et on retrouve une première fois Thomas Guillet, le super journaliste d'endorphinmag sur la première île où nous attend un petit trail ponctué d'un rappel. On attaque un peu et on atteint ce rappel en 6ème position. Hélas, l'orga n'est pas au point. Ils ont préparé 8 cordes mais ils n'ont pas assez de matériel. On attend, encore et encore, au moment de notre passage, le matériel est bloqué dans sa remontée... On perd 30 minutes sur les équipes de tête. Et de plus ce rappel n'a rien d'exceptionnel. Le genre d'histoire qui agace en début de raid... Ma petite erreur du prologue n'est pas sans conséquence du coup. On retrouve nos canoës pour 3 miles seulement  avant un nouveau trail sur une ile. Ce concept est sympa et évite la lassitude. On attaque fort et on double rapidement des canadiens. Point de vue magnifique au sommet mais on passe à côté de la balise dans la descente sans la voir et on grenouille 15 minutes. Décidément ce début de course n'est pas simple. De nouveau sur notre canoë mais cette fois pour 15 miles... On fait route avec les canadiens. Le soleil se couche, la lumière est magnifique. On se prend presque à aimer le canoë!!! Il est 21h le premier jour et nous voici à la fin de ce premier leg. 5ème à plus d1h des premiers, les suédois de Peak Performance.

Transition rapide pour débuter ce second leg où nous attendent 120km de vtt entrecoupés d'un relais co. Colo est surpris de devoir aller aussi vite pour se préparer... On part à fond motivé par Tom qui nous lance à haute voix: " allez c'est notre section". On est sur un nuage dans notre nuit noire, je suis bien dans la carte et on enchaine sans un seul arrêt. On attaque, on relance, on jubile...
On arrive au poste à poste 14 -15 compliqué. Une zone sans chemin ni sentier à  traverser. La forêt est dense et difficile à traverser. Je suis ma boussole et pense à Stéphane Dumortier qui avait perdu la sienne en   Afrique du sud le mois dernier... On retrouve les suédois de Sweco au milieu de nulle part. Ils semblent bien contents de suivre notre trace! On débouche sur le col et retrouvons la piste. On descend chercher le poste 15 en aller retour. On croise le team France et cela gonfle notre moral car on vient de leur reprendre 1 heure. Et sur le retour, on croise les espagnols de Columbia! On vient de les doubler dans le bush... Ça réveille Audrey qui avait déjà sommeil...
En compagnie de Sweco, on continue à très vive allure et on reprend les français qui jardinent autour du poste 16. Nous voici maintenant à 3 équipes pour rejoindre le relais co. On est dans le groupe de chasse derrière les suédois de Peak. Cette fois on est dans la course. Audrey est en forme olympique, pas besoin de la tracter. Juste besoin de lui mettre une claque de temps en temps pour la réveiller...

Le Gorman loge nous accueille avec ses pancakes à volonté. A tour de rôle nous
effectuons notre relais co sur une carte assez précise mais où l'on nous signale que la balise n'est pas au centre du cercle mais dans la zone du cercle... Lorsque vient mon tour, la fille de l'orga ma précise qu'on peut partir car nous avons effectué nos 4 relais!!! Je lui dis alors avec mon franglais que non, que je veux faire mon relais et ne pas profiter de son erreur. Elle finit par comprendre... Et me remercie en me donnant la carte. A mon retour, le gars qui devait nous dire d'aller empiler des buches de bois dort d'un sommeil profond et nous ne relisons pas le road book. On reprend donc notre section vtt sans savoir qu'on vient de prendre une pénalité d'1h... On repart 5 minutes derrière Sweco et devant le team France. On visite  le paradis des castors. Les barrages qu'ils construisent nous obligent à traverser un étang... Peu après nous récupérons Sweco et finissons ce leg 2 avec eux 5 minutes devant la France. On termine nos premières 24 h de course.

Débute alors La grosse section du raid: " The abenaki lost world..." Une section trek packraft où l'on transporte donc 2 mini rafts, des gilets de sauvetage, des pagaies, des cordes de sécu... À faire pâlir de honte les plus gros sacs de raid in France... Le concept est génial, à nous de choisir notre itinéraire, par l'eau ou par la terre.
On gonfle nos rafts avec un sac de gonflage et on maitrise assez bien la technique. On embarque en même temps que le team France plus rapide sur la transition. On est toujours 2ème  et à part notre marmotte bretonne, cela nous maintient éveillé. Le vent est de face et on s'emploie pour avancer. Surprise on voit les français faire demi tour... Ils viennent de perdre leur carte sur l'eau et par chance la retrouve au bout de 5 minutes. On s'engage ensuite sur une rivière intermédiaire. On pousse et subissons une attaque de moustiques incroyable.
Colo et Tom mettent leur moustiquaire sur la tête et nos 2 mariés ont alors un look incroyable.
Ce raid aventure prend toute son ampleur. Ce début de section est magique. On débouche sur un second lac où un moose prend son bain. Rencontre improbable, il se sauve après avoir laissé le temps à Colo de prendre sa photo. Nous traversons un nouveau lac puis débutons une petite rivière. C'est fun! Puis de nouveau un lac et un moose. Encore un moment magique, il nage à vive allure, le vent est fort et le lac très agité. Ouah... On fait une belle coupe dans la forêt en portant nos rafts. Puis de nouveau un lac véritablement démonté par le vent. On rate le poste suivant et on se fait passer par la France. Plus de trace des Sweco qui semblent avoir lâché. On entame alors le juge de paix de ce raid. 3 balises sur des sommets inexplorés, à part sur le premier, pas de sentiers pour accéder. On est chargé comme des mules et on s'engage là dedans avec des pagaies, des gilets, des rafts plus tout le reste... Le moral est bon et dieu est avec nous en ce début, c'est un américain local et il me ramène mon gilet de sauvetage que je viens de faire tomber sur une piste! Ouf. On atteint assez vite le premier poste et on contemple alors le reste du chantier, vaste étendue verte, très verte. On rejoint une piste en contrebas car la crête pour rejoindre le col suivant semble impossible. Surprise sur la piste où on croise les espagnols de Columbia. Ils ne sont pas loin derrière nous... A la tombée de la nuit, nous attaquons le poste 34. C'est notre première expérience du bush... La galère commence mais c'est la même pour tout le monde. La boussole est notre seul ami. On avance comme on peut en cherchant de rares zones plus claires. Mais avec notre chargement, cela s'avère compliqué.
Encore une rencontre improbable, les suédois de Peak qui redescendent du poste et qui nous disent: " good Luck, it´s fucking hard". Bon on s'en doute mais cela nous donne le moral car on se sentait un peu seuls... 30 minutes plus tard, on retrouve à l'approche du poste les copains français qui n'apprécient guère la section! On termine ensemble le nettoyage de la forêt pour trouver cette balise. C'est énorme, le gars qui a posé la balise à placé un câble anti vol! Bon on est toujours 2ème et pas très loin des suédois... Reste le poste 35. On repart à 8. Puis on se sépare. On choisit de rejoindre un premier sommet pour ensuite longer la crête qui on espère sera plus claire. Hélas non, là haut c'est l'enfer. On redescend un peu pour longer à flanc. La progression est très très compliquée. On discute à distance avec les français qu'on retrouve une nouvelle fois... On avance à pas de fourmis durant des heures et surprise on tombe sur un balisage. Bingo se dit on, c'est la route du sommet.
On suit ce balisage qui est complètement dingue, il slalome pour trouver un passage dans le bush, on y croit et j'oublie de contrôler avec ma boussole... Le balisage nous emmène sur le sommet d'avant et on prend un coup sur la tête. Le jour se lève et on voit enfin de loin notre sommet. Et on repart dans notre bush détesté et on retrouve une nouvelle fois les frenchies , pas mieux que nous sauf qu'ils ont dormi... La fin est encore plus compliquée, le bush encore plus serré. On atteint enfin le poste. Les 2 équipes de canadiens sont là... Ils ont contourné par le bas et c'est gagnant pour eux!

Règle numéro 1: dans le bush: réduire au maximum la distance de progression quitte à faire un grand détour.

Notre descente est difficile, on galère avec des sentiers qui n'existent plus et le moral atteint, on avance moins vite... Enfin la transition. On est 6ème et on décide de dormir 1h.

Début du leg 4. Le long canoë est annulé et c'est une bonne nouvelle. On part à vtt... Avec le même chargement, si, si. Raft, pagaies, gilets... Ils sont fous à l'orga!
Donc petit vtt et petite co dans la ville de Greenville. On retrouve l'appétit et on compte maintenant manger du canadien qui sont une paire d'heure devant nous. On attaque un vrai trek cette fois sur chemin. Et on attaque sur un joli sentier. Enfin je tracte la miss... On allume et on reprend les canadiens très rapidement, notre moral est bon. Nous sommes de retour! Go...
On fait une petite coupe pour récupérer un sentier, Colo pousse un cri strident. Il vient de se faire piquer par un gros insecte non identifié. J'espère que je ne suis pas allergique nous dit il!... 2 minutes plus tard: "les gars stop j'ai des vertiges. " On l'allonge et on le voit partir dans un monde parallèle. Tom toujours aussi émotif tourne de l'œil en voyant la scène... Avec Audrey on s'affaire, je cherche dans le sac de Colo l'antistaminique pendant qu'elle lui donne des véritables baffes de mammouth pour le maintenir éveillé... Sa pharmacie est tellement complète qu'on se mélange dans les médicaments. :" Colo, c'est quel  cachet ?" on hurle, on le gifle, il finit par nous montrer le bon, on lui met dans la bouche mais il ne l'avale pas, on lui met de l'eau et une bonne gifle et ouf il l'avale... On souffle enfin. On l'emmitouffle dans sa couverture de survie. Il reprend ses esprits et nous notre souffle. On est bien loin de la course à ce moment là. On a sauvé notre Colo national et c'est bien l'essentiel...

Règle numéro 2: faire l'inventaire à 4 de la pharmacie avant le départ. Car si c'est celui qui a préparé la pharmacie qui a un souci, ça peut être compliqué...

Une petite heure plus tard nous reprenons notre route dans l'idée de rejoindre la transition suivante afin qu'il se repose. Nous repartons doucement, Thomas le tracte sur une montée très raide mais petit à petit, il retrouve quelques forces. Suffisamment en tout cas pour apprécier le magnifique panorama au sommet. Une vue extraordinaire au coucher de soleil sur toute la zone de course. On descend sur des pistes de ski de la station locale. Colo semble beaucoup mieux dorénavant.

On prend notre temps à la transition, on trace le vtt suivant qui offre plusieurs choix d'itinéraire. Et on repart dans la bataille avec beaucoup de retard certes mais avec envie. La première balise est simple, on enchaine ensuite sur une piste visiblement empruntée par nos adversaires. Mais celle ci s'arrête net. On insiste un peu et visiblement on est les seuls car plus de trace et on trouve la sortie 30 minutes plus tard. C'est tout bon car cela nous ouvre une route direct jusqu'au poste 43 en passant à proximité de la 44, ce qui nous laisse la possibilité de laisser tout notre chargement inutile dans un fossé. Et oui car on transporte toujours nos rafts et compagnie... Je motive les troupes et réveille Audrey.
On roule à 40 km/h sur une route et je prévois un aller retour très rapide avant le raft et la pause obligatoire de nuit. Finalement on va passer toute la nuit dans la brousse... Le problème avec les cartes du Maine, c'est que le trait noir peut représenter une route, une piste, ou un sentier! Ce que je crois être une route est en fait une vieille piste abandonnée. Ne la trouvant pas de suite , je change d'option et c'est encore pire, les pistes ont disparu, je sais exactement où je suis mais on ne peut atteindre le poste car le bush  nous rattrape dès qu'on veut couper dans la brousse... La chance n'est vraiment pas avec nous en cette fin de raid. Après des heures de galère, on trouve enfin une trace qui nous ramène sur la route qui mène au poste. Cette fois c'est une route et pourtant le même trait de légende... De plus je m'aperçois que j'avais coupé avant le départ une partie de la carte afin de réduire  l'encombrement. Et une route plus à l'ouest permettait d'atteindre le poste facilement.

Règle numéro 3: ne jamais couper une carte même si on pense avant le départ qu'une partie ne servira pas...

Bon petite sieste flash sous la couverture de survie en amoureux pour Tom et Audrey . Puis on pointe ce poste et on rentre par la route cette fois!!! Il est 6h quand on se pointe au départ de la section raft. Sweco et les américains de Dart Nun sont passés devant. On est 8ème maintenant. On dort 3 h tout de même car le départ du raft n'est pas avant 10h30.

La fin du raid est plutôt fun et on va essayer d'en profiter. Nous descendons la Kennebec river. Un must dans le coin. Des rapides classes 5-6. Une rivière plutôt droite avec un débit incroyable. Un barreur pro est avec nous. Ouf. Et c'est grandiose. Les sensations sont fortes. 2h de grand plaisir. Puis c'est notre dernière section trek raft. La raison du port du matériel depuis 30 heures.
Après une longue marche d'approche, nous embarquons sur la bien nommée " Dead river". Et là, c'est l'éclate totale, on passe de beaux rapides dans ce mini raft avec de grandes sensations.
Audrey m'indique les passages et je barre. On vide de temps en temps. Nous ressortons vivants de cette rivière en ayant découvert avec plaisir cette activité qui a toute sa place dans le raid aventure.

Un dernier petit vtt pour rentrer au " Northern Outdoor", ligne d'arrivée de ce raid aventure mémorable. On boucle notre tour en 82h environ à la 8ème place.

Bien sur, on est déçu de notre place finale car avec un peu de chance, on avait le niveau de faire beaucoup mieux. On est encore 2 au poste 34...
Mais on ne fait pas ce genre d'aventure juste pour un classement. Et pour le reste c'était génial. A part le pb des cordes et le fait de porter si lourd, pas grand chose à redire à cette organisation. On peut râler sur une partie du tracé mais au final on sera content de raconter cela à nos petits enfants...
La météo a été clémente voire belle. Et mes équipiers au top. J'avais encore jamais couru avec une équipe si homogène du début à la fin. Pas une défaillance physique.  Si j'avais pu éviter de cartographier certaines zones...
Nous voici fin prêt pour raid in France en septembre, à domicile... Le raid aventure, c'est toujours aussi fou, aussi bon...

Sunday, June 08, 2014

Champions de France de raid collège 2014



La dernière image de ce magnifique raid organisé par les vendéens est symbolique. Lisa, Mia, Guillaume et Tanguy descendent une dune de sable pour pointer le dernier poste à l’entrée de la plage. Ils sont en avance et cela sent bon la victoire. Mais dans le doute ils font la dernière ligne droite de 500m sur la plage à bloc, en équipe. Tanguy pousse par la main Guillaume qui est en train de tracter Lisa qui elle-même  tire par la main Mia. Tout un symbole, une équipe soudée, qui avance à l’unisson.
Durant 3 jours et 8 heures de course environ, cette équipe aura montré une solidarité sans faille, une cohésion parfaite, un niveau physique au-dessus du lot et une grande maîtrise technique. Ce fût un bonheur immense de les suivre, de les encadrer, de les observer, de les conseiller.

Résumé et sensations des 3 jours :
Jour 1 : spéciale 1,  co de nuit, course au score 1h.
Départ sur une grande plage de sable, le décor est somptueux et la mise en scène grandiose. L’océan, le sable, les étoiles, des torches pour éclairer le cheminement du départ, la musique. Un départ en masse avec un passage spectacle au bout d’1km de trail avant la prise des cartes. Ouah !
Nous craignions énormément cette épreuve car 16 postes en 1h, forcément c’est tendu et avec les pénalités pour dépassement de temps et 10 minutes en valeur balise, les écarts seront forcément énormes ce soir…
L’attente est insupportable. Au bout de 44’, les vainqueurs 2013 la Chapelle en Vercors arrivent avec les 16 balises… Notre attente ne sera pas trop longue et le soulagement grand quand on voit arriver notre équipe en 51 minutes, 2ème. Derrière c’est un peu l’hécatombe comme prévu et seules 4 équipes ramènent les 16 balises dans le temps d’1h. Mia, l’orienteuse de l’équipe est visiblement en confiance et bien dans la carte, c’est bon signe…
Jour 2, spéciale 2, trail, kayak mer, co photo, vtt, trail.
Départ en masse une nouvelle fois sur une plage, grandiose. Nos loulous sont en forme et se placent 3ème en arrivant à la prise des kayaks. Mais les équipes sont très groupées et c’est un peu l’affolement à la distribution des cartes. Ils doivent mémoriser le numéro d’une balise sur l’eau en passant, ce qui s’avère inutile puisqu’ils font tous de toute façon le même parcours... Certaines équipes partent sans carte dont la nôtre… et à la fin du 2ème relais kayak, au moment de pointer les balises mémorisées en cours de route, je vois bien qu’ils font ça au petit bonheur la chance ! Fort heureusement, il sera décidé plus tard de supprimer ces balises kayaks. Ils enchaînent ensuite avec un trail orientation photos (des photos des carrefours indiquent le cheminement). Ils sont en tête mais les écarts sont faibles. Puis une section vtt balisé et enfin ils terminent par un trail difficile dans les dunes et sur les plages. L’arrivée est une nouvelle fois magnifique avec 500m à faire le long de l’océan avant de pointer la balise arrivée. Ils semblent entamés physiquement mais moins que leurs poursuivants. La Chapelle en Vercors arrive 10 minutes derrière. Ils sont en tête du général d’après mes calculs mais on ne dit rien !!!
Jour 2, spéciale 3, vtt fléché allemand, trail, vtt road book, co au score relais 1h, frappadingue !
Après 40 minutes de repos obligatoire, ils repartent donc en tête pour un enchainement de vtt et trail. Nous ne pouvons les voir et attendons au départ de la co relais. Le stress augmente quand on voit arriver quelques équipes égarées mais soulagement rapide en les voyant se pointer au parc vtt en pleine forme. Enfin surtout les filles qui semblent voler et qui enchaînent de suite sur leur parcours de co 4 balises pendant que les garçons se reposent.
Les collègues viennent me voir et me demandent d’où on sort 2 filles de ce niveau-là !!! Avec Nathalie, on est fier…
Alors que nos concurrents se pointent à leur tour, les filles reviennent déjà en 17 minutes. Au tour des garçons pour leur relais. La pression monte ainsi que le stress. Ils tardent à revenir et les minutes s’écoulent… Les voilà enfin mais il ne reste que 13 ou 14  minutes pour les 4 dernières balises à trouver à 4. La priorité est de ne pas dépasser le temps d’1h. Mia décide de laisser une balise en route (valeur 10mn) et ils pointent l’arrivée en 57 minutes. Ouf…  L’essentiel est préservé. La Chapelle en Vercors fait le choix de tout prendre mais dépasse de 5minutes (pénalité 25mns), alors que le collège de Cesta réussit le pari en 59mn59s !!! Reste l’épreuve d’obstacle frappadingue sur la plage pour finir sur une note humoristique…
Au classement ils sont en tête mais avec seulement 3mn50 d’avance sur Cesta et 20mn sur la Chapelle en Vercors. Les 4ème sont loin et le podium semble acquis. Mais le chemin est encore long…
Jour 3, spéciale 4, trail, co mémo, bike and run, vtt orientation.
Départ dans l’ordre du classement. La consigne est de s’économiser en ce début de course. Ils gèrent très bien puis réalisent un vtt’o d’anthologie. Choix de l’ordre parfait, pas d’erreur. Ils creusent un écart de plus de 20 minutes sur leurs concurrents. On est impressionné ! Ils sont physiquement très frais…
Jour 3, spéciale 5, kayak, vtt orientation.
Nous voici dans le marais poitevin pour un kayak en relais original accompagné de ragondin… Ils bouclent l’affaire en un peu plus d’une demi-heure puis s’engagent sur un parcours vtt de 11km en orientation sur carte IGN. On est un peu inquiet car les cartes IGN au 25000ème, c’est toujours un piège… Mais pas pour eux, et on les voit arriver à fond au milieu d’un champ d’éoliennes le sourire aux lèvres !  Encore 9 minutes  gagnées sur Cesta… et bien plus sur la Chapelle. Lisa vole sur son nouveau vtt, ils pouvaient faire 20km de plus !
Jour 3, spéciale 6, bike and run, co au score 1h 17 balises.
Retour dans la forêt et la côte pour cette dernière spéciale. Après un rapide bike and run, ils entament la dernière section juge de paix. Une co avec 17 balises en 1h. La priorité est de ne pas dépasser le temps. Nous attendons sur la plage avec un certain stress pour ma part… Mais ils débouchent sur la plage en 53 minutes mais avec seulement 15 balises soit 20 minutes de pénalité. La dernière ligne droite est intense en émotions. Le collège de Cesta arrive avec l’ensemble des balises et nous fait stresser un moment mais après calcul rapide, les minutes gagnées sur les spéciales d’avant sont suffisantes.
La victoire est belle, méritée, quelle équipe ! Le pari de venir avec une équipe complètement mixte au contraire de nos adversaires est gagné.  Ce raid magnifiquement tracé restera gravé dans nos mémoires.  Organiser une telle épreuve est complexe, très complexe. Bravo aux organisateurs, à la commission mixte nationale qui ont bien géré de mon point de vue les quelques couacs, bravo  à l’ensemble des jeunes officiels.
Terminons d’ailleurs par Sarah Bonafoux, notre exceptionnelle jeune officielle. Au moment de l’attribution des diplômes lors de la cérémonie de clôture, nous étions déjà ravis de voir qu’elle faisait partie de la dernière liste des validés nationaux. Mais quel bonheur intense de voir qu’elle était même classée numéro 1 des championnats ! Sarah Bonafoux, championne de France aussi !
Nous surfons non pas sur les plages Vendéennes, mais sur notre nuage...