400 Team Raid Nature Multisport

Venez découvrir les résumés, photos et commentaires des raids natures multisports, entraînements et autres moments de vie de l'équipe 400 TEAM à travers la france...

Saturday, September 03, 2011

Raid in France 2011





C'est toujours difficile de revenir sur terre après le Rif, de repartir au travail, de se connecter à son ordinateur...
Sur une course comme celle là, on a l'impression d'être hors du temps, hors du réel et c'est ce qui est magique et difficile à gérer ensuite. Mais c'est ce qui fait aussi qu'on a envie d'y revenir.
Le Rif, c'est une course, une compétition et une grande aventure. Nous au bout de quelques heures, on s'est contenté de cette dernière, et croyez moi même quand on joue la victoire au départ, cette grande aventure est inoubliable.
Certains ont été surpris qu'on continue, nous avons eu de la part des coureurs des messages de soutien très chaleureux durant la course. Pour nous, c'était une évidence, nous ne venions pas que pour gagner. On ne fait pas du raid non stop de 100h juste pour la compétition, on est dans la découverte de soi même, des espaces. On vient pour essayer de résoudre une énigme complexe concoctée par les organisateurs depuis de nombreux mois. On vient pour vivre une épopée à trois, à quatre. On vient pour créer des images et des souvenirs éternels...
Notre avons souvent croisé les vainqueurs durant ces 4 jours, nous avions des stratégies de repos différentes, sensiblement la même vitesse de déplacement, un niveau similaire en orientation. Mais la comparaison s'arrête là, nous n'étions plus depuis longtemps dans la même course et rien ne dit qu'à 4 toute la course et le stress inhérent à la compétition, nous aurions été à leur niveau... Il faudra une échéance future pour le savoir.
Quant à cette histoire de vtt, je n'ai guère envie d'en parler... Nous avions oublié une patte de dérailleur, mal serré un pédalier... On a été très léger, tant pis pour nous! Lorsque cela nous est arrivé, il était impossible de trouver alors un vtt au bord du chemin.
Peut on emprunter alors le vtt d'un autre concurrent? A discuter sans doute pour les règlements à venir car ce n'est pas dans la philosophie du raid sans assistance. On pourrait imaginer une équipe bis qui s'inscrit comme assistance en course (genre Paris Dakar).
Point final j'espère, nous étions bien loin de tout ça durant ces 4 jours...
Sur ce qu'on a vu, les Quechs étaient loin devant la concurrence et ils méritent amplement cette victoire. Ils auraient gagné également s'ils avaient du finir avec 3 vtt pour 4!

Sur ce résumé de notre épopée:

Jour 1: Après de longs préparatifs de plus de 24h, le départ est donné, surprise sur l'Isère, bien loin de Buis après un transfert en Car. C'est un départ Kayak spectaculaire où il ne faut pas traîner car un portage est prévu très rapidement et cela risque de bouchonner sérieusement. On s'élance bien et après un départ rapide et le portage passé, nous pagayons tranquillement en 5ème position. Après un petit trek dans l'eau bien technique, nous démarrons le 1er grand vtt du raid, 88km et plus de 3600m de dénivelé annoncé. le premier poste est compliqué du fait d'une carte bien imprécise, puis nous prenons notre rythme en 2ème position derrière raid 74. Les Quechuas nous reprennent lors d'un premier portage de fou pour passer "le pas de la pierre". Nous faisons un bout de chemin ensemble puis c'est l'incident, Thomas casse sa patte de dérailleur et il n'a pas celle de secours... bon on improvise un pignon fixe en attendant de voir, on serre bien pour que cela ne saute pas mais plus loin un bruit sourd se fait entendre, la roue se barre, on la remet plusieurs fois jusqu'à ce qu'on s'aperçoive qu'un bras du cadre est cassé... C'est mort! A moins de braquer le vtt d'un randonneur, on est sans solution, on décide de continuer à 3 jusqu'au cp de Font d'Urle, thomas nous rejoint par la route. Les beaux paysages autour de Font d'Urle nous aident à passer à autre chose, on se dit que l'aventure sera belle malgré tout. On retrouve Karine et Sandrine effondrées, Thomas le moral au plus bas et qui ne souhaite pas reprendre hors course avec un autre vtt.
Bon on repart sur un superbe coucher de soleil et des paysages à couper le souffle, un peu plus loin, Den's se retrouve avec son pédalier sous la chaussure! On continue à 2 en attendant qu'il trouve un moyen de le remettre. Un peu plus loin il y a B10, une balise au milieu de nul part qui n'a rien à faire sur un raid comme ça avec des cartes au 50000ème, On tourne une bonne partie de la nuit autour, certaines équipes seront obligées d'attendre le lever du jour pour la trouver. Y'en a marre, nous décidons de nous reposer une heure au Cp7 et de repartir sur de meilleurs bases!

Jour 2: 5 équipes sont passées quand nous reprenons notre route avec Sonia pour la section spéléo canyon. C'est ludique et bien agréable même si je sens la miss un peu stressée dans les passages étroits. Nous sommes à l'est de Mensac vers Chatillons en Diois et le canyon très étroit est un pur bonheur. Nous retrouvons Den's à l'assistance et décidons de repartir assez vite afin de pouvoir faire une bonne partie de la section montagne de jour. Le vtt qui suit difficile mais très jolie nous emmène au nord de Lus la croix Haute. Nous commençons notre jeu du chat et de la souris avec les Quechuas qui durera jusqu'à Buis. Nous ne sommes plus dans la course mais c'est tout de même motivant d'être à leur contact.
Nous attaquons la section montagne à fond afin d'en profiter au maximum de jour, on se régale et on a de bonnes jambes, Sonia est contente de pouvoir enfin marcher! On passe le sommet de feuillette puis le col de la croix et le col de charnier sous le Grand Ferrand. C'est magnifique! Den's nous annonce un petit lac de toute beauté, bof bof... Puis c'est l'attaque du sommet de l'Aiglière, notre première option n'est pas bonne, on fait 1/2 tour et on retrouve au poste Olivier Combe de LSN, belle surprise. Après un petit moment passé avec lui, nous repartons dans la vallée par le col des Aiguilles, difficile à trouver de nuit... Après une courte descente fin de la section montagne, on décide de dormir 3 heures. Bon 3 heures c'est un grand mot car dans nos Alupacks, on alterne le chaud et le froid.

Jour 3: On repart sur une nouvelle section vtt très compliquée au niveau orientation et bien sûr toujours physique. D'abord dans la rivière Buech où on galère pour trouver la balise bien implantée dans un arbre, puis j'ai la bonne surprise de découvrir qu'on passe dans le hameau de Vaunières, là où on a marié ma sister et Guillem début juin. La section est longue, beaucoup plus que prévu. Sonia s'accroche mais c'est un peu difficile pour elle, le Den's est en pleine forme et cela ne changera pas jusqu'à l'arrivée. Un sentier en balcon au départ du col du Pinet au sud de Ravel restera comme le grand moment vtt du raid! On s'en sort pas trop mal jusqu'au départ du Kayak suivant mais que ce fût long...
On se retrouve donc à l'assistance 2, où nous avons le regret de retrouver les équipes qui ont abandonnées. Nos copains de 400team et les Lozériens. Benj Monier est motivé pour continuer avec nous cette aventure, cela l'aidera à oublier leur abandon injustifié... Nous repartons donc à 4 pour une descente de la drôme très ludique! On s'échoue une bonne vingtaine de fois avec Sonia! Bon c'est plutôt amusant et cela passe vite sauf la dernière heure, Sonia grelote de froid et on a tous hâte de rejoindre l'arrivée de la section. C'est chose faite quelques kilomètres interminables après Saillant, on la change, le super thomas Monnier improvise un feu très rapidement et la miss est d'attaque 30' plus tard! La nuit tombe, on prend le temps de se restaurer, on prend une soufflante du chef Bahuaud pour ne pas l'avoir personnellement prévenu que le Benj nous accompagnait, enfin on repart pour une section d'anthologie, un trek cordes sur Roche Courbe. Il fait nuit, la présence de Benj nous redonne un second souffle, on attaque dans la montée et on retrouve nos copains les Quechs qui galèrent pour attaquer le pas des Auberts. La suite est très aérienne, un rappel pendulaire très très impressionnant que je suis content d'affronter de nuit. Je suis tellement en stress que je le fais à grande vitesse, très grande vitesse! Il est temps de dormir un peu, 2h avant d'attaquer le dernier vtt.

Jour 4: Le repos nous a fait du bien, Sonia s'est refait une santé, on attaque la section de 100km de vtt! Le début est extrêmement roulant, ça nous change! On passe non loin de St Nazaire du Désert, puis la Motte Chalancon où nous devançons les Quechuas à la boulangerie de 30"! C'est rare dans Raid in France de croiser des commerces de jour... Puis une difficile montée sous la chaleur, une superbe descente vers Rosans. Cette section est une suite de 4-5 très longues ascensions. Den's nous annonce un portage terrible pour passer la montagne de la Cavalière, au final on a pas porté le vtt une seule fois, on est presque déçu!!! Sacré Den's. Puis St Aubin sur l'Ouveze. On se repose 45' et on repart pour le final très compliqué de nuit parfois dans le brouillard. On galère à l'approche du cp 30 col du déves jusqu'à ce que je m'aperçoive que j'ai fait cette balade la semaine d'avant avec des copains! Benj se marre et on retrouve une nouvelle fois le super olivier Combe ainsi que Dan sur ce CP. On passe un moment bien agréable avec eux puis nous poursuivons, nous retrouvons les Quechs avant le CP31, ils gèrent tranquillement mais avec le stress de l'erreur à ne pas commettre... Nous passons la crête de la Nible pour atteindre le Cp32 non sans frayeur pour Sonia qui a fait une belle gamelle sur un sentier... plus de peur que de mal heureusement. Dernier atelier de cordes sur le St Julien, les Quechuas ouvrent le bal, la remontée sur corde est difficile et les guides décident de la supprimer, nous attendons la nouvelle installation, la suite est aérienne, pont de singe, tyrolienne avec les bras, rappels dans les arbres un peu galère. Le retour sur Buis est chaotique et mal venu comme final, on doit descendre une pente très raide, au sol instable avec une végétation plus que présente. Sonia fait une chute de 10m qui nous fait très peur, mais elle est solide et s'en sort plutôt bien grâce au sac et au casque... Ce dernier passage, c'est comme si on voulait nous montrer que le retour à la vie réelle va être difficile, piquant... Pour enfoncer le clou, il n'y a personne ou presque lorsque l'on franchit la ligne à 6h43, Sandrine et Karine sont là, fort heureusement avec des pizzas... Enfin pour appuyer là où ça fait mal, le soir on nous oublie lors de la cérémonie finale...
Merci Sonia, Den's, Benj, il en fallait de la volonté pour faire ce que l'on a fait, je suis fier de nous...Merci Piou, Karine, Sandrine pour votre soutien permanent.
Merci à toutes les fourmis qui ont travaillé sur la conception et la réalisation de ce raid, sans qui ce rêve n'existerait pas...

seb